Boracay développe les circuits courts
Fabricant et importateur d’objets publicitaires sur-mesure, spécialiste de la petite prime, l’entreprise lyonnaise travaille depuis plus de vingt ans avec ses usines chinoises. Mais pour répondre aux besoins du marché, Boracay duplique aujourd’hui son offre en circuit court, afin de proposer des alternatives made in Europe et made in France à ses clients. Une révolution culturelle qui s’accompagne aussi d’un effort sur l’éco-conception et la RSE.
Chez Boracay, comme partout ailleurs, l’année 2020, marquée du sceau de la crise sanitaire et économique, restera comme un exercice hors-normes. « Pour nous, la crise a débuté dès janvier, avec la fermeture des usines en Chine. Nous avons enregistré une baisse d’activité, mais nous disposons de supers fonds propres, l’entreprise est solide », rappelle Aymeric Petit, directeur général associé. Le fournisseur lyonnais a également réagi à la crise sanitaire en proposant une offre de masques en tissu made in Portugal, avec marquage en all over. « Si la situation dure dans le temps, les masques vont devenir de véritables accessoires de mode », estime Aymeric Petit, qui attend un redémarrage au deuxième semestre 2021, avec la reprise des évènements sportifs et culturels, ainsi que des salons et congrès.
UN DÉMÉNAGEMENT SUR 2021
Mais baisse d’activité ne signifie pas moins de travail ou d’investissements. Au contraire, chez Boracay, on a plutôt fait l’inverse. Les équipes préparent depuis un moment le déménagement de l’entreprise, qui va quitter cette année son siège historique de Vaulx-en-Velin, à l’est de Lyon, où Boracay est installé (sur 400 m2) depuis 2000 dans un bâtiment de 2500 m2 partagé avec le marqueur Sérimark. Direction la zone d’activité Techlid, sur la commune de Dardilly, dans le nord de l’agglomération lyonnaise. Ici, Boracay fait construire un édifice d’un peu plus de 1000 m2. Un bâtiment éco-responsable qui hébergera 700 m2 de bureaux – dont un « bar à échantillons » pour recevoir les clients – et 350 m2 de stockage, qui permettra à la société de rendre disponible une courte gamme de porte-clés en doming, d’accueillir certaines commandes clients et de réceptionner les groupages hebdomadaires (quatre à six tonnes chaque semaine, soit une vingtaine de palettes). Montant total de l’investissement : 2,5 millions d’euros !
LES CIRCUITS COURTS : UNE RÉVOLUTION CULTURELLE
Mais les grands projets de Boracay ne s’arrêtent pas là. Le fabricant et importateur d’objets publicitaires sur-mesure mène actuellement un gros travail pour décliner son offre en circuits courts. Un fort enjeu pour ce spécialiste de la petite prime en fabrication Asie. « On constate une très forte demande sur de l’approvisionnement en circuit court. Cela ne se traduit pas toujours en commande, mais il faut être prêt, estime Aymeric Petit. L’objectif est donc de faire en sorte que tous nos produits soient disponibles en made in China et made in Europe, voir en made in France ». Un travail déjà bien entamé, puisque le made in France couvre déjà près de 30 % de la gamme Boracay, notamment sur les produits les plus simples, comme les badges, les magnets ou les décapsuleurs par exemple. Sur le made in Europe, Boracay fabrique en Pologne, Hongrie et Roumanie, ainsi qu’en Turquie et au Portugal pour une offre textile (serviettes, totebags, masques) que l’entreprise entend développer. « Cette problématique des circuits courts existait déjà avant le Covid, mais la crise vient accélérer le processus », analyse le dirigeant.
UNE DÉMARCHE RSE TOUJOURS PLUS POINTUE
Un contexte qui vaut aussi pour les problématiques sociales et environnementales. En matière de fabrication, Boracay travaille avec une trentaine d’usines, dont cinq principalement, avec qui l’entreprise collabore depuis vingt ans et qui réalisent 80 % de la production. « Nos usines chinoises sont irréprochables et disposent de toutes les certifications requises. Elles mènent un énorme travail social et environnemental depuis dix ans maintenant. Aujourd’hui, tout est automatisé, robotisé et sanitairement exemplaire. Ce sont de vrais laboratoires, ils sont leaders en la matière », précise le directeur général de l’entreprise lyonnaise, qui accélère désormais, avec ses usines, sur la fabrication de produits éco-conçus, et qui développe le transport ferroviaire pour les acheminements. Un travail qui a abouti, il y a plus d’un an maintenant, au recrutement d’une responsable RSE, qui supervise toutes les démarches de l’entreprise et de ses usines.
Après le lancement de son nouveau site internet, fin 2019, Boracay poursuit donc ses efforts d’investissements pour être armé lors de la reprise. Si l’entreprise fondée en 1997 par Jean-Dominique Gimon ne retrouvera pas de sitôt les 20 à 30 % de croissance annuelle enregistrés entre 2008 et 2018, gageons que les efforts consentis lui permettront d’atteindre rapidement les + 5 % réalisés ces deux dernières années d’avant-crise.
BORACAY EN CHIFFRES
– 28 personnes (dont 10 en gestion de commandes et 6 au commercial)
– 10,8 millions d’euros de chiffre d’affaires
– 9000 commandes par an
– 1000 clients revendeurs actifs (France, Suisse, Belgique, Luxembourg)