SOLO Group acquiert midocean et renforce leur collaboration
En rachetant le groupe néerlandais midocean, le fournisseur textile français SOLO Group donne un coup d’accélération au mouvement de concentration à l’œuvre sur le marché. Avec cette collaboration inédite, les deux partenaires veulent créer un guichet unique, soit une offre complète de produits et de services qui combine une triple expertise : textile, objet et marquage. Un rapprochement aux allures de mariage idéal, entre deux structures compatibles et complémentaires, qui vise à satisfaire les exigences de performance et d’efficacité du marché.
Le 16 juin dernier, les fournisseurs SOLO Group et midocean ont scellé leur union. Ce rapprochement entre deux acteurs de premier plan du marché, l’un spécialiste du textile personnalisable et l’autre des objets promotionnels personnalisés, prend son origine dans un partenariat déjà existant entre les deux structures. SOLO Group et midocean ont en effet initié, dès 2021, une collaboration sur le plan logistique et commercial. « midocean nous a ouvert ses installations en Pologne, pour que nous puissions y implanter un entrepôt à même de mieux servir nos clients locaux. Et dans le même temps, midocean a débuté la commercialisation de nos produits textiles, imprimés, auprès de leur réseau de revendeurs », expose Audélia Krief, CEO de SOLO Group et de l’entité consolidée.
Les besoins des deux entreprises se sont complétés, car si le groupe français cherchait à s’installer en Europe de l’est, midocean était pour sa part en quête d’une solution textile pour étendre son offre, depuis plusieurs années. « Le marché textile possède des caractéristiques très spécifiques, en termes de sourcing notamment, donc nous n’avons jamais envisagé de nous lancer par nous-même. Nous cherchions un partenaire expert et nous l’avons trouvé avec SOLO Group », justifie Stephen Gibson, CEO de midocean.
Cette étroite coopération de près de deux ans a permis aux deux entités d’apprendre à se connaître. La compatibilité des organisations, des processus et des équipes, a été testée avec précision. Et leur complémentarité, de l’implantation géographique aux valeurs d’entreprise en passant la politique RSE, s’est rapidement confirmée. Une collaboration resserrée entre SOLO Group et midocean, via l’acquisition du spécialiste de l’objet par le fournisseur français, s’inscrivait donc dans une suite logique.
UNE SOLUTION « ONE STOP SHOP »
Les contours du projet de rapprochement ont été dessinés de concert par SOLO Group et midocean. « Nous avons choisi midocean, mais midocean nous a choisi également, martèle Audélia Krief. Il s’agit d’une collaboration d’égal à égal. Le top management de midocean a d’ailleurs été redéployé à nos côtés, au niveau groupe. Tous les intérêts sont alignés. » Les deux parties se sont notamment entendues sur un objectif prééminent : mieux servir le marché de l’objet média, en permettant aux revendeurs de répondre à tous les besoins actuels des clients finaux. Variété de l’offre, préoccupation RSE, rapidité du service et pression grandissante sur les prix : les défis ne manquent pas. Pour répondre à tous ces enjeux à la fois, SOLO Group et midocean veulent offrir un guichet unique – one stop shop – à même de proposer une offre complète de textile et d’objets personnalisés. Le tout avec une logistique en dropshipping, soit des produits directement livrés aux utilisateurs finaux.
« Avec le one stop shop, nos revendeurs gagneront en performance, car nous leur offrons une solution ultra complète et clé en mains, de la commande à la livraison » Audélia Krief, SOLO Group
« Ce modèle nous semble adapté aux attentes du moment sur le marché, en particulier celles de nos revendeurs. Ils gagneront en performance et en qualité de service auprès de leurs propres clients, car nous leur offrons une solution ultra complète et clé en mains, de la commande à la livraison », avance Audélia Krief. Ce concept de « one stop shop » réunissant sous le même toit, via une opération de croissance externe, une entreprise experte du textile et une autre spécialiste de l’objet et du marquage, est une première en Europe. Un mouvement inspiré des Etats-Unis, où une très importante opération de ce type a eu lieu il y a quelques années.
CONTINUER À NOURRIR LE RÉSEAU DE DISTRIBUTION ACTUEL
midocean avait anticipé ce rapprochement avec un acteur textile. L’entreprise a investi à cet effet un nouveau bâtiment de 40 000 m2 en Pologne, il y a quelques mois. « Au-delà d’une automatisation plus poussée de la production et de la logistique, nous avions aussi prévu de laisser plus de place au textile. 6 000 m2 sont aujourd’hui mobilisables pour ce marché et une extension est envisageable. Notre unité d’impression se déploie quant à elle sur 20 000 m2 », expose Stephen Gibson.
« 6 000 m2 de nos installations en Pologne sont mobilisables pour le marché textile » Stephen Gibson, midocean
Si SOLO Group va profiter des installations de midocean, l’entreprise continuera bien entendu à collaborer avec les professionnels de l’impression et du marquage, qui forment un groupe primordial dans son réseau de distribution actuel. « Il y a de la place pour tout le monde. Le marché est suffisamment grand et fragmenté, et les besoins multiples. Nous ne sommes pas dimensionnés ou équipés pour répondre à l’ensemble des besoins de commandes personnalisées – le centre d’impression de Midocean étant capacitaire pour des petites séries – et ce n’est de toute façon pas un objectif, assure Audélia Krief. Il s’agit simplement de proposer un service supplémentaire qui répond à un certain besoin, ou à des besoins qui ne pourraient être couverts par l’organisation actuelle du marché ».
La dirigeante avance par ailleurs d’autres arguments, tel que la diversité du périmètre textile chez SOLO Group. Les marchés adressés ne se limitent pas au segment promotionnel et évènementiel. Ils incluent également le workwear et le retail (souvenir, merchandising, print on demand) : des segments sur lesquels l’entreprise fera toujours appel à des imprimeurs. La diversité des techniques offertes par ces derniers, leur capacité à traiter les grandes séries, ainsi que leurs conseils représentent une valeur ajoutée irremplaçable.
VERS UNE ACCÉLÉRATION DE LA DIGITALISATION
SOLO Group et midocean, qui conservent chacun leur identité, vont dans un premier temps œuvrer en parallèle. Des actions élémentaires liées à l’installation du guichet unique, hébergé chez midocean, seront toutefois mises en place dans les plus brefs délais. Puis, petit à petit, la politique commerciale des deux entreprises sera harmonisée, pour créer une unité dans le cadre des contacts clients.
Une synergie s’opère aussi sur les questions de digitalisation. SOLO Group et midocean ont chacun bien avancé sur le sujet, mais le rapprochement accélère encore un peu plus les choses. « 90 % de nos commandes sont aujourd’hui réalisées sur le web ou par EDI [Échange de données informatisées, NDLR], énonce Audélia Krief. Mais midocean nous apporte son expertise dans le développement d’outils web-to-print à destination de nos revendeurs. Il aurait été chronophage et coûteux de développer le service par nous-mêmes. »
SOLO Group a notamment demandé à midocean de perfectionner son outil de personnalisation en ligne. « Notre collaboration crée de l’émulation. Elle contribue à aller plus loin dans la digitalisation et l’optimisation de l’expérience client en ligne », confie Stephen Gibson. Mais si le digital monte en puissance, le conseil et l’accompagnement prodigués par les revendeurs demeurent indispensables. « Le digital ne prendra pas le dessus, c’est un outil complémentaire », précise Audélia Krief.
CONTRIBUER À L’ESSOR DU MARCHÉ
In fine, SOLO Group et midocean envisagent aussi leur mariage comme une opportunité plus globale pour le marché de l’objet média de gagner en efficacité et en… désirabilité. « Si les clients finaux deviennent de plus en plus convaincus que l’objet média, qu’il s’agisse indistinctement de textile ou d’objet, représente une action marketing efficace, parce qu’il est facilement accessible, qualitatif, responsable et rapide à livrer, la demande globale devrait croître », estime Audélia Krief. Déjà doté d’un poids conséquent en Europe – 21 milliards d’euros annuels selon la dernière estimation du cabinet d’études américain Beroe* -, le marché de l’objet média reste encore très fragmenté. L’association de SOLO Group et midocean, deux poids lourds historiques du secteur, renforce très significativement une concentration déjà à l’œuvre dans le secteur.
*Promotional Items Market Intelligence, Beroe, 2021
Source des visuels : SOLO Group, midocean