Atlantis Headwear : des projets plein la tête
Né dans les années 1990, Atlantis Headwear commercialise aujourd’hui ses produits dans 54 pays à travers le monde, pour 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais le fabricant italien de casquettes et de bonnets ne compte pas pour autant se reposer sur ses lauriers. Atlantis Headwear s’est attaqué depuis plusieurs mois à deux chantiers d’envergure : d’une part le renforcement de sa collaboration avec des usines européennes, en vue de relocaliser sa production, et d’autre part l’affirmation de son engagement RSE, avec des gammes entièrement renouvelées.
Le marché du headwear se porte bien. Produits universels par essence, avec des modèles bien souvent unisexes et adaptables à toutes les tailles, les casquettes, bonnets et autres bobs bénéficient également de leur adaptabilité à tous les secteurs. Mode, événementiel, corporate, sport : aucun n’y résiste, quelle que soit la saison. L’entreprise italienne Atlantis Headwear, basée dans la région de Venise, évolue sur ce marché porteur depuis 25 ans. Avec un chiffre d’affaires annuel flirtant avec les 20 millions d’euros et une présence dans 54 pays dans le monde via son réseau de distributeurs, Atlantis Headwear s’impose comme un modèle de réussite. Pas moins de 10 millions de pièces de l’entreprise sont écoulées chaque année. Et les perspectives de croissance sont belles, en Europe comme ailleurs. Signe de confiance en l’avenir, Atlantis Headwear table sur un chiffre d’affaires en nette progression d’ici fin 2023, proche de 25 millions d’euros.
RELOCALISATION EN EUROPE
Historiquement, l’entreprise produit la majorité de ses références en Chine. Car à la création d’Atlantis Headwear, dans les années 1990, « le pays concentrait déjà une vaste expérience en termes de modélisation et de possibilités de personnalisation des produits », dixit Vanessa Babbo, Senior Key Account Manager au sein du fabricant italien. Si, depuis, la collaboration avec l’Asie s’est renforcée, elle a aussi évolué. Les audits et les certifications se multiplient, et avec eux, les exigences de qualité et de responsabilité sont montées en flèche.
Atlantis Headwear explore en parallèle d’autres sources de production. La société a entrepris, il y a une dizaine d’années, une relocalisation partielle sur le territoire européen. Celle-ci a débuté par les bonnets, car leur fabrication s’avère plus simple que celle des casquettes. « Les bonnets ne sont faits que de fils, alors qu’une casquette comporte de nombreux composants. Et les formes diffèrent aussi, le montage n’est pas le même entre un modèle à visière plate et un modèle trucker », justifie Vanessa Babbo.
Néanmoins, depuis deux ans et l’apparition de la crise sanitaire, une cohorte de problèmes de transport et d’approvisionnement s’est abattue sur Atlantis Headwear. L’entreprise a donc fait le choix de rapatrier également une partie de sa production de casquettes en Europe. « Nous rattrapons peu à peu notre manque d’expertise par rapport à la Chine sur ce type de produits. Et le Made in Europe est aujourd’hui très demandé, donc nous allons en proposer de plus en plus », promet Vanessa Babbo.
LA R&D AU COEUR DE L’ACTIVITÉ
Pour suivre les attentes de ses clients et coller aux dernières tendances du marché, Atlantis Headwear fait appel à son « Technology Lab ». Composé de cinq personnes qui se consacrent au quotidien à la recherche, ce service de pointe intégré cultive l’esprit d’innovation qui anime l’entreprise. Il permet d’expérimenter à loisir pour développer des modèles inédits, de nouvelles matières, mais aussi des dispositifs pour enrichir l’usage des produits.
La société a notamment travaillé sur les opportunités offertes par la technologie de communication NFC (Near Field Communication), qui autorise l’échange d’informations sans fil entre deux périphériques distants de moins de 10 cm. Après des mois de R&D, Atlantis Headwear est aujourd’hui en mesure d’intégrer une puce NFC dans ses casquettes et ses bonnets. « Il suffit d’approcher son smartphone pour déclencher une interaction, comme diffuser de la musique, proposer un concours ou renvoyer vers un site web. De nombreuses actions marketing sont envisageables grâce à la NFC », avance Vanessa Babbo. Un investissement soutenu dans la R&D, qui s’illustre aussi dans des hackathons menés avec l’université Ca’ Foscari de Venise.
OBJECTIF « 100 % RESPONSABLE » D’ICI 2025
Atlantis Headwear tente de coupler innovation et responsabilité. L’entreprise, forte d’une équipe de quatre personnes dédiées à la RSE, active un plan ambitieux depuis plusieurs années. Après l’apparition en 2018 des premiers produits certifiés Oeko-Tex dans le catalogue de l’entreprise, Atlantis Headwear a introduit des matières bio et recyclées un an plus tard. En 2020, la société a édité son premier rapport RSE, ainsi qu’un code de conduite pour ses fournisseurs. L’année suivante, la fibre Polylana, plus économe en énergie que l’acrylique, a été introduite.
L’année 2022 marque une avancée majeure avec le lancement de la première collection Atlantis Headwear dite 100 % durable. « Cela signifie que nous n’avons utilisé que des matières bio ou recyclées dans nos produits. Nous réalisons par ailleurs une compensation de nos émissions de Co2, via la plantation d’arbres à proximité de notre siège. Et le nouvel entrepôt que nous ouvrons en septembre 2022 fait aussi l’objet d’une compensation carbone », explique Vanessa Babbo.
Atlantis Headwear ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. L’objectif en ligne de mire : devenir « 100 % responsable » d’ici 2025. Cette stratégie aux larges contours impacte tout particulièrement les produits diffusés avant 2022. « L’ensemble de nos 1 300 références s’adapteront à nos nouvelles exigences, en évoluant vers une composition plus vertueuse. Celles qui ne peuvent pas être transformées seront supprimés de notre catalogue », annonce Vanessa Babbo.
CERTIFICATIONS ET RÊVE AMERICAIN
Le département R&D sera donc encore une fois le bras armé des ambitions d’Atlantis Headwear dans les mois qui viennent. Mais pas seulement : la stratégie durable de l’entreprise passera aussi par d’autres champs, de la formation RSE des acteurs de sa chaîne d’approvisionnement à la traçabilité accrue du cycle de vie des produits, en passant par l’obtention de certifications reconnues.
Parmi le choix pléthorique de labels qui s’offrent à présent au marché, le fabricant italien en vise trois en particulier. « Nous souhaitons obtenir les labels GOTS (Global Organic Textile Standard) et GRS (Global Recycled Standard), pour attester de notre implication dans le textile bio et recyclé. Et nous espérons également obtenir la certification B Corp. Cela contribuerait à valider nos initiatives pour plus de responsabilité et de transparence », précise Vanessa Babbo.
Atlantis Headwear compte sur toutes ces actions pour accentuer son développement à l’international. À date, 85 % du chiffre d’affaires est réalisé à l’export. Si la France représente un marché de poids pour l’entreprise, les yeux sont aujourd’hui rivés sur les États-Unis. Un pays qui a inspiré le fondateur d’Atlantis Headwear à ses débuts, et qui revêt désormais une réalité concrète avec l’ouverture récente d’un bureau à New-York.