De la prudence dans les allégations environnementales : un art délicat à maîtriser
Après des heures d’intense labeur au sein de la commission RSE de la 2FPCO, nous nous emparons du sujet des allégations environnementales pour le rendre plus accessible, dans le style décalé et engagé propre à nos communications contre le greenwashing.
Par CÉCILE FOUGEROUSE, co-fondatrice de DREAM ACT PRO
Imaginons un instant comment le Maître de philosophie du Bourgeois gentilhomme de Molière se pencherait sur le vaste guide de 72 pages du gouvernement traitant des allégations environnementales. Il pourrait s’exclamer ainsi :
« Mes chers entrepreneurs, je viens aujourd’hui partager avec vous un savoir essentiel, qui vous offrira plus crédibilité auprès de vos clients et vous évitera bien des déboires avec les autorités, dans ce monde de la communication environnementale. Comme le réclament les lois AGEC et Climat et résilience, il est de notre devoir d’éclairer, et non d’égarer, nos chers annonceurs sur la voie du développement durable.
Il est vrai que le « greenwashing », cette pratique fine de parer nos produits d’une teinte verte sans en mériter la couleur, est désormais sévèrement réprimé. Les autorités n’hésitent pas à sanctionner cette tromperie à hauteur de la valeur de la cassette, pouvant atteindre jusqu’à 300 000 euros d’amende et une sentence derrière les barreaux s’étendant sur deux années.
Clarté et vérité des allégations
Dans ce ballet délicat des mots et des affirmations, le premier conseil est la clarté. Nos paroles doivent être comme des cristaux, sans défaut et sans ambiguïté. Les clients méritent une information limpide sur les qualités environnementales de nos produits.
La loi comme garde-fou
Les lois AGEC et Climat et résilience sont nos guides et nos protectrices. Elles sont là pour bannir le « greenwashing », cette pratique trompeuse qui colore nos produits d’un vert mensonger. Saviez-vous que l’amende peut atteindre des sommets proportionnels aux profits abusifs ? Rien de tel pour dissuader toute tentative de tromperie.
L’évocation des données factuelles
Éviter le piège des généralités, voilà le défi. C’est comme une recette de cuisine : des données factuelles, mesurées et prouvées pour chaque ingrédient. Car nos clients ne doivent pas être bernés, et croire que notre produit est une plume qui flotte innocemment dans l’air.
Les allégations « neutre en carbone » ou « 100% compensé »
C’est un bal de chiffres et de promesses. Qu’il s’agisse d’un bilan des émissions ou d’une trajectoire de réduction, chaque pas est scruté. Et cette pièce exige des mises à jour annuelles et un renouveau constant pour prouver notre engagement.
Les allégations « sans substance X »
C’est comme un jeu de piste réglementaire. Si la substance est interdite, jamais utilisée, ou hors d’usage dans la famille de nos produits, la mention « sans substance X » doit porter la bannière de la conformité aux lois.
Les allégations du type « bio », « biosourcé », ou « recyclé »
Ici, chaque mot a son poids. Il s’agit d’un pourcentage à dévoiler, d’une part à révéler dans l’ensemble de l’œuvre. Le masque de ces termes vagues est proscrit : « biodégradable », « respectueux de l’environnement », etc.
Nos vitrines virtuelles
Sur la toile, nos paroles doivent être des boussoles : claires, précises et légales. Il n’y a pas de place pour le doute et pour les déclarations en l’air. Chaque mot compte, chaque affirmation doit être solidement ancrée dans la réalité.
La vérité visuelle
Les images sont les échos de nos paroles. Elles doivent refléter la vérité du produit, sans artifice et sans tromperie. Dites adieu aux images de nature idyllique pour cacher les impacts réels.
La preuve, ce Graal
Les autorités de contrôle peuvent surgir à tout moment, exigeant des preuves, des sources et des témoignages de nos dires. Il nous faut être prêts, comme des archivistes zélés, à présenter nos preuves et nos justifications, pour chaque affirmation.
C’est dans cette rigueur, cette précision et cette transparence que réside la clé pour écrire nos allégations environnementales. Chaque mot compte, chaque affirmation doit être solidement ancrée dans la réalité pour danser au rythme du développement durable. »
Hélas ! Molière n’est plus là pour nous divertir et la fiche de la 2FPCO sur les allégations environnementales s’avère beaucoup plus claire que nos divagations sur le sujet, donc venez la récupérer sur le stand 3P39 du salon CTCO, ou demandez-la par email à Juliette Salomé (juliette.salome@2fpco.com).
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