Affective, la tête et les jambes
Licenciée officielle pour répondre aux demandes d’objets BtoB du comité d’organisation et de ses partenaires, l’agence a surfé sur la vague des Jeux Olympiques de Paris 2024 comme aucune autre.
Une année particulière. C’est le moins qu’on puisse dire pour l’agence conseil Affective, qui a remporté un contrat d’exclusivité pour la fourniture d’objets média aux couleurs des Jeux Olympiques de Paris 2024. Le chiffre d’affaires a explosé, avec un atterrissage prévu à 20 millions d’euros, et les équipes se sont étoffées, avec une cinquantaine de personnes travaillant entre Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et Lille (Nord). Les étagères truffées d’objets aux couleurs des JO, ainsi que les nombreux cartons ouverts à l’entrée de l’agence parisienne, attestent d’une période faste. De grands noms comme LVMH, Toyota, ou encore la SNCF ont commandé des objets à Affective. Quoi de plus logique pour une entreprise possédant un ADN sportif, ayant notamment accompagné Bouygues Telecom sur le Tour de France dès 2010. A l’époque, on ne parlait pas encore d’Affective, mais de Weematch. La fusion de cette dernière et de l’agence Pimp my Team est intervenue en 2021. Une direction à trois têtes s’est alors installée au sommet d’Affective.
Mais pourquoi ce nom, d’ailleurs ? « Il traduit la quête d’équilibre entre l’émotion partagée et la preuve donnée. On appréhende l’objet comme un créateur de lien émotionnel entre une marque et un public receveur, dont la réalité est incontestable », explique Benjamin Stetten-Pigasse, l’un des trois associés fondateurs d’Affective. En ce vendredi du mois de juin, le quarantenaire, qui nous reçoit en hoodie et baskets dans l’espace détente de l’agence boulonnaise, insiste sur le pouvoir de l’objet dans un contexte où la relation aux marques a changé. « Avant, la TV rassemblait toute la famille autour d’un programme diffusé en direct. On était tous exposés aux publicités. Mais ce modèle est révolu. L’objet, grâce à sa dimension physique, symbolise un levier puissant pour toucher des cibles diffuses. Il permet de travailler le capital affectif d’une marque. »
Pour parvenir à cet objectif, Affective joue sur deux tableaux : la stratégie et la création. L’agence regroupe des profils divers à même de proposer un accompagnement sur-mesure et clé en main, de l’analyse d’un territoire de marque à la formalisation de concepts créatifs (grâce à un directrice artistique et quatre graphistes), en passant par la sélection de filières de fabrication et la réalisation de sites e-commerce. Et quid de la RSE ? Affective y croit depuis un moment, certifiée GOTS et EcoVadis Platinum, et valorisant au maximum des fabricants français et des matériaux responsables. L’agence se projette aussi sur la suite, se donnant pour Graal de devenir entreprise à mission. Mais avant cela, il faudra gérer la période post-Paris 2024. Comment capitaliser sur l’effervescence d’un évènement aussi exceptionnel dans la vie d’une entreprise ? Si Benjamin Stetten-Pigasse concède qu’Affective devrait voir son chiffre d’affaires reculer, il se montre confiant pour la suite. « Nous avons de nombreux clients historiques, tels que la SNCF, la RATP, la Française des Jeux ou Bouygues Telecom, qui nourrissent notre activité. Ils étaient là avant les JO et ils seront là après. »
Source des visuels © Affective
2019 Signature du contrat des Jeux Olympiques de Paris 2024
2021 Fusion de Weematch et Pimp my Team, naissance d’Affective
2024 20 millions d’euros de chiffre d’affaires
Affective a été contactée par le groupe de luxe LVMH pour créer une gamme unique d’objets autour des Jeux Olympiques de Paris 2024. Une boutique en ligne a également été montée, à destination des collaborateurs d’une vingtaine de maisons-cadre du groupe. La barre était placée haut : objets fabriqués en France ou en Europe, sourcing responsable, respect de normes RSE, production à la demande, etc. Une vingtaine de produits sont nés de cette étroite collaboration entre les équipes de création de LVMH et celles d’Affective.
Pour Toyota, le brief était de créer un objet fabriqué en France, tout en exploitant la matière première de leur modèle Yaris, lui-même conçu en France. Affective a donc proposé des pins, fabriqués à Saumur (Maine-et-Loire) par une entreprise du patrimoine vivant, spécialisée dans les objets à base de métal. Il a fallu un gros travail d’étude, car le matériau utilisé n’était pas classique : il s’agissait de réemployer les pavillons des Toyota Yaris. 10 000 pins ont été produits, puis distribués aux collaborateurs, clients et prestataires de l’entreprise.
Depuis plus de 10 ans, Affective accompagne la SNCF dans tous ses projets, tant en interne que sur différents évènements. La démarche RSE de l’entreprise est forte, et elle l’était d’autant plus dans le cadre des JO. L’agence Affective a créé deux objets à l’occasion de l’évènement : des porte-clés fabriqués en hêtre massif issu de forêts durablement gérées et assemblés à Pamiers (Ariège) dans un ESAT, grâce à l’aide de Gifts for Change, et des carnets en papier FSC fabriqués en France, à Cherbourg (Manche), au sein de l’entreprise adaptée Handiprint.
Textes descriptifs par Camille Poignon (CPRP).