BIC, toujours à la pointe
L’iconique marque française nous a ouvert les portes de ses usines de Marne-la-Vallée, en région parisienne, dans laquelle sont notamment fabriqués les stylos BIC Cristal et BIC 4 Couleurs, puis celles de Tarragone, en Espagne, où BIC Graphic personnalise ses instruments d’écriture et ses briquets à destination du marché promotionnel. Sur ces deux sites, la quête d’une qualité constante des produits, fabriqués à des volumes étourdissants mais avec responsabilité, s’inscrit au cœur des préoccupations. Plongée dans l’univers d’un groupe aux valeurs affirmées.
28 000 m2, soit quatre terrains de football. Voilà la surface occupée par l’usine BIC de Marne-la-Vallée, en Seine-et-Marne, à deux pas de Disneyland. C’est ici, à proximité de Paris, que l’entreprise française fabrique l’essentiel de ses instruments d’écriture depuis 2000. L’objectif du groupe était alors de passer un cap en termes d’efficacité industrielle, en regroupant des sites de production jusque-là dispersés en région parisienne, dont la manufacture historique de Clichy, active depuis 1950. Une façon, aussi, d’ancrer l’activité de la marque sur le territoire français, à une époque où la délocalisation vers l’Asie allait bon train.
Chacune des 24 usines que compte BIC à l’échelle mondiale se spécialise dans une activité et sert un marché local. A Marne-la-Vallée, il s’agit de la fabrication des stylos à bille, à destination de la France et de l’Europe. Le groupe y conçoit des produits finis, tels que les modèles BIC Cristal, BIC 4 Couleurs ou M10, dont les répliques géantes aperçues sur le Tour de France sont exposées dans le hall d’accueil du bâtiment, mais aussi des composants destinés à d’autres sites du groupe. Le centre de R&D de BIC sur les encres, les pointes et les cartouches est également hébergé à Marne-la-Vallée, ainsi qu’un atelier de développement de machines-outils.
QUATRE MÉTIERS INTÉGRÉS
En pénétrant dans l’usine, on reste bouche bée devant l’interminable allée centrale irriguant l’ensemble du site. Tout au long des 310 mètres de cet espace baigné de lumière naturelle, baptisé « grande rue », différents ateliers témoignent de l’expertise industrielle de BIC. Car l’entreprise intègre et maîtrise l’ensemble des métiers de la chaîne de production d’un stylo, de l’ébauche des billes au capuchon, en passant par l’encre et la pointe. Tous les éléments sans exception sont fabriqués ici, en région parisienne.
Le site de Marne-la-Vallée assure la métallurgie impliquant la production des billes, à partir de pellets en carbure de tungstène, ainsi que celle des pointes, sur une base de laiton ou de maillechort. Deuxième savoir-faire intégré, la chimie s’avère nécessaire pour l’élaboration des encres. « Les encres constituent la partie la plus complexe d’un stylo, affirme Denis Bonnet, directeur commercial chez BIC. Deux raisons à cela : c’est une matière vivante, qui évolue au fil du temps, et les obligations réglementaires changent régulièrement ».
L’usine maîtrise également la plasturgie, afin de fabriquer les pièces moulées des stylos : corps, bouchons et capuchons. En amont, les moules de conception sont aussi élaborés en interne. Enfin, dernier métier industriel assuré à Marne-la-Vallée, l’assemblage représente l’ultime étape de fabrication d’un stylo BIC, qui s’étend au total sur 9 jours. Sur les écrans de contrôle des machines, on constate que certaines ont dépassé le milliard de stylos assemblés.
AMÉLIORATION CONTINUE
Si l’usine de Marne-la-Vallée rassemble plus de 200 salariés, le processus de production reste très automatisé. Symbole de son expertise industrielle au même titre que sa maîtrise métiers, la fabrication et le contrôle des moyens de production du site est réalisé par BIC. L’ensemble des 750 machines de haute précision installées sur le site ont été développées et personnalisées selon les besoins de l’entreprise, grâce au travail de son service R&D intégré. Fidèle à sa culture de l’innovation, BIC procède à une amélioration continue de ses outils et ses process de production, afin de renforcer son efficacité et sa productivité. Le fait d’intégrer toutes les étapes de fabrication permet d’ailleurs à l’entreprise de lancer des tests avec la plus grande liberté.
Des évolutions constantes qui touchent également les produits iconiques de la marque. Car si les changements effectués sont parfois difficilement détectables par les consommateurs, ils existent bel et bien. « Les stylos Cristal produits aujourd’hui à Marne-la-Vallée possèdent le même corps transparent hexagonal que celui du premier modèle développé par Marcel Bich en 1950, mais ils ont perdu 10 % de leur poids depuis la première mouture. Autre exemple, le changement de clip sur le 4 Couleurs nous a aussi permis de supprimer 40 tonnes de plastique par an. Les produits évoluent régulièrement, pour gagner en responsabilité et en qualité », détaille Denis Bonnet.
70 CONTRÔLES QUALITÉ
Cette exigence qualitative s’inscrit dans l’ADN de la société. C’est la raison pour laquelle pas moins de 70 contrôles qualité sont réalisés tout au long de la phase de production d’un stylo BIC, touchant par exemple à la vérification du diamètre de l’intégralité des billes, à la réalisation de tests d’écriture sur 50 mètres de papier, ou encore au bon fonctionnement des clics. L’inspection des produits s’opère à plusieurs niveaux. Elle débute au niveau des opérateurs, qui supervisent la production dont ils ont la charge. Une vérification automatique, grâce à des micro-caméras intégrées dans les machines, complète l’action humaine. Des ateliers de contrôle, dévolus à chaque étape de fabrication des composants, procèdent ensuite à des prélèvements aléatoires d’échantillons, afin de tester leur conformité. Le site de Marne-la-Vallée intègre, en outre, un département qualité chapeautant les ateliers.
Fort de toutes ces vérifications, BIC est en mesure de fabriquer des millions de produits par jour avec une qualité constante. Ce qui fait de l’entreprise un fleuron du savoir-faire industriel français. « On ne transige pas sur la qualité de nos produits, car il s’agit de la clé de voûte de notre réussite. 16 millions de stylos BIC sont achetés chaque jour dans le monde, donc cela nous oblige à demeurer exigeants », affirme Denis Bonnet. Une fois produits en région parisienne, les instruments d’écriture sont transférés vers la ville de Tarragone, à une heure de route de Barcelone, en Espagne, en vue de leur personnalisation par BIC Graphic, la division du groupe dédiée au marché promotionnel.
Production journalière de l’usine BIC de Marne-la-Vallée
8 millions de billes
8 millions de pointes
3 tonnes d’encre
4 millions de cartouches
3 millions de stylos
OBJET PROMOTIONNEL DEPUIS 1969
Au pied des locaux de BIC Graphic Europe, les installations pour déjeuner en extérieur donnent le ton. Les bancs et les tables sont en effet fabriqués à base de stylos usagés, issus du programme de recyclage Ubicuity initié en 2017, en collaboration avec TerraCycle, dont le partenariat avec BIC remonte à 2011. Un peu plus loin, dans les étages de la tour Marcel Bich, l’art est à l’honneur, avec l’accrochage d’œuvres réalisées au stylo BIC par plusieurs artistes contemporains, dont certaines ont été exposées au Centquatre-Paris, en 2018. De nombreux produits BIC Graphic, des références historiques aux sorties les plus récentes, ornent pour leur part les murs d’une salle de réception portant le nom de Bruno Bich, dirigeant du groupe jusqu’en 2018 et qui fut à l’origine de la création de la division BIC Graphic.
La société spécialiste du marché promotionnel est née en 1969, suite aux sollicitations d’entreprises françaises de renom, dont les équipes sillonnaient la France, chaque jour, pour leurs activités de prestations de services ou des rendez-vous commerciaux. Elles souhaitaient apposer leur marque sur des produits BIC. « Ces entreprises ont compris avant nous l’intérêt d’utiliser nos produits comme des outils de communication, en y appliquant leurs logos, reconnaît Marc Rugi, vice-président et general manager de BIC Graphic EMEA. Le fait que de grandes entreprises demandent ce type de services nous a fait réfléchir sur le potentiel du marché. Ces deux premières opérations ont connu une grande résonance, donc l’offre promotionnelle s’est installée. »
« MAKE TO ORDER »
A Tarragone, où BIC Graphic rassemble l’intégralité des opérations de personnalisation de ses instruments d’écriture et de ses briquets depuis 1995, ainsi que la fabrication de certains produits (stylos Round Stic, Clic Stic, Media Clic, Superclip, XS et Widebody, briquets), la logique de production est bien différente de celle de l’usine de Marne-la-Vallée. Le site est moins imposant – 10 000 m² sont consacrés à l’activité de BIC Graphic -, mais cela ne constitue pas la seule différence.
« A Marne-la-Vallée, on opère dans une logique « make to stock », alors qu’ici nous sommes sur un modèle « make to order », avance Gérard Krief, directeur des opérations de BIC Graphic Europe. En d’autres termes, notre site français produit des millions de produits standardisés par jour, alors qu’à Tarragone nous traitons des centaines de commandes par jour, qui sont toutes différentes. »La notion de stock n’existe pas. Le défi industriel, en terre espagnole, tient dans la rapidité et la fluidité de l’enchaînement des commandes, en gardant une qualité constante.
Au fil de la déambulation au sein des ateliers, on constate par ailleurs moins d’opérations automatisées et plus d’intervention humaine qu’à Marne-la-Vallée. « C’est un autre monde. Le marquage exige que les opérateurs agissent dans le détail, pour chaque commande traitée. L’ancienneté moyenne des salariés de l’usine approche les quinze ans, donc ils possèdent une expertise considérable sur le sujet », explique Marc Rugi. Pour preuve, le site de Tarragone, avec ses 300 personnes, compte plus de salariés qu’à Marne-la-Vallée, tout en évoluant sur une superficie trois fois moins importante.
FINITIONS EN PAGAILLE
L’aspect technologique n’en reste pas moins essentiel, car quatorze types de finitions produits sont maîtrisées au sein de l’usine catalane, du brillant au mat, en passant par le texturé, le métallique et l’holographique. Technique historiquement utilisée par BIC Graphic, la sérigraphie constitue encore aujourd’hui l’option favorite des clients de l’entreprise, de l’ordre de 70 %. Mais l’impression numérique occupe une place de plus en plus conséquente dans les demandes. C’est le cas de stylos noirs marqués au nom de la région Bretagne, qui défilent devant nos yeux. Il faut dire qu’elle apporte plus de souplesse et de variété dans les visuels imprimables, ainsi qu’une surface de marquage plus importante qu’en sérigraphie. Les projets faisant appel à la gravure laser sont aussi de plus en plus recherchés.
Comme à Marne-la-Vallée, les machines utilisées ont été spécifiquement développées par BIC. « Toutes nos solutions d’impression ont été retravaillées par notre service R&D. Nos recettes de fabrication y sont intégrées, avec pléthore de combinaisons entre les matières, les couleurs ou les types de produits. C’est une action essentielle pour que nous soyons capables de reproduire, avec exactitude, une même commande six mois plus tard », précise Gérard Krief. Au-delà des machines, BIC Graphic a aussi développé des films d’impression et des encres spécifiques avec des fabricants spécialisés.
Les produits destinés au marché promotionnel connaissent la même exigence de qualité que ceux distribués dans le circuit BtoC. Les encres BIC Graphic, évidemment conformes aux réglementations européennes, passent cinq tests distincts : adhérence, résistance aux rayures, abrasion, robustesse générale et exposition à la transpiration. Et chaque commande de produits imprimés est soumise à quatre contrôles : esthétique générale, couleur de l’impression, adhérence du marquage et résistance à la détérioration. « S’il y a un problème sur une commande, on le détecte avant son envoi », assure le directeur des opérations.
SERVICE CLIENT DE PROXIMITÉ
A quelques mètres de l’usine de marquage, un open space rassemble le service client de BIC Graphic EMEA (Europe Middle East Africa). Dans cet espace orné de drapeaux, lui donnant des allures d’annexe de l’ONU, une équipe de 10 conseillers français s’activent pour répondre aux demandes. Le contingent tricolore est le plus important du service, qui rassemble au total une cinquantaine de salariés. Tous sont natifs du pays dont ils ont la charge : un élément indispensable, tant les cultures business diffèrent selon les territoires.
« Chacun de nos 7000 distributeurs possède un conseiller dédié. En nouant une relation de proximité, intégrant un historique de besoins et de problématiques spécifiques, nous gagnons en efficacité, car nous traitons 3 000 appels et e-mails chaque jour », précise Caroline Syer, responsable du service client. Pour agir toujours au plus proche des clients, une équipe de 12 graphistes a intégré le département depuis peu, en provenance du service production. Un rapprochement jugé important pour plus ré activité dans l’adaptation des fichiers d’impression.
En 2019, BIC Graphic a opéré une vaste refonte de l’ensemble de son écosystème informatique, en implantant cinq solutions de pointe pour connecter et gérer l’ensemble de ses opérations. Dans ce contexte, le service client de l’entreprise a adopté le système CRM Salesforce. Une installation ayant permis de gagner en précision de suivi des commandes clients. « Salesforce a changé notre manière de travailler, affirme Miguel Garcia, directeur commercial de BIC Graphic EMEA. L’outil a été personnalisé, en collaboration avec les équipes opérationnelles sur le terrain, pour répondre aux besoins de nos clients. Une vingtaine de tableaux de suivi sont partagés au sein de l’équipe, afin d’assurer la bonne marche de nos opérations. »
UNE GAMME EN MOUVEMENT
Sur un marché promotionnel nourri par l’aura de la marque BIC auprès du grand public, les deux best-sellers sont les modèles 4 Couleurs et Media Clic. Né en 1970 et devenu un objet de collection depuis quelques années, le premier cité ne cesse de renaître avec des finitions toujours plus originales, comme l’effet bois. « On propose une gamme étendue avec ce produit, entre les différentes finitions de corps et les techniques de marquage, explique Julien Pichon, directeur des ventes de la zone France/Benelux/Europe du Sud chez BIC Graphic. Des combinaisons sont aussi possibles, avec par exemple un clip noir et un corps en glacé. Et des Box comprenant jusqu’à trois stylos, incluant un packaging personnalisable, sont à présent commercialisées. »
Le Media Clic, qui a fêté ses 35 ans, continue aussi à évoluer avec de nouvelles finitions premium. Mais ce n’est pas tout. L’objet a été développé dans une version « Ecolutions », dont la fabrication implique 70 % de matériaux biodégradables. Dans la même veine écoresponsable, le stylo Super Clip, qui se définit comme un produit intermédiaire entre le 4 Couleurs et le Media Clic, a inauguré la ligne « Origin ». Il s’agit du premier stylo BIC dont le corps est exclusivement composé de matériaux d’origine naturelle, notamment de l’huile de ricin.
Le carnet intelligent réutilisable Rocketbook a intégré le catalogue de BIC Graphic suite au rachat, en novembre 2020, de l’entreprise du même nom. Une acquisition réalisée dans le cadre de la nouvelle stratégie lancée par Gonzalve Bich, directeur général du groupe, autour de l’attaque de segments de marchés adjacents. Produit combinant un stylo effaçable et une application pour envoyer des notes de manière rapide et sécurisée, livré dans un packaging personnalisable, le Rocketbook constitue un produit novateur et responsable, promis à un bel avenir sur le marché publicitaire.
L’ensemble de ces initiatives témoigne de la stratégie de BIC Graphic visant à se positionner sur le marché de l’objet média comme une entreprise iconique et innovante, à travers des produits plébiscités par les consommateurs, des techniques de décoration de pointe et des nouveautés qui répondent à de vrais besoins.
PIONNIER DE LA RSE
Si le lancement des derniers produits BIC Graphic s’inscrit dans un mouvement pour plus de durabilité, l’entreprise n’a pas attendu que le développement durable soit à la mode pour s’emparer du sujet. La marque s’est toujours efforcée de créer des produits qui durent dans le temps, avec une empreinte environnementale limitée et fabriqués avec un minimum de ressources. Le crayon BIC Evolution, fait de résine synthétique, sans bois, existe par exemple depuis 1993.
Et dès 2003, le groupe s’est engagé dans un vaste programme RSE, qui lui a permis de décrocher de nombreuses certifications (ISO 14001, EcoVadis Or) et d’adhérer à des programmes vertueux (Amfori, UN Global Compact). « Si nos efforts se sont matérialisés par des initiatives concrètes et des innovations produits majeures au cours des dernières années, nous sommes néanmoins extrêmement vigilants quant à la véracité et la précision de nos descriptifs et promesses produits », martèle Marc Rugi.
Dernière étape majeure franchie par l’entreprise, l’année dernière : le recyclage de ses briquets. Si les instruments d’écriture BIC sont déjà recyclables grâce au programme TerraCycle, le groupe a travaillé pendant sept ans au développement d’une machine permettant de démonter un briquet usagé, en seulement quatre mouvements. Tous les éléments du produit, plastiques ou non, sont ensuite réutilisés dans la production de nouveaux briquets. Une boucle vertueuse qui s’accompagne de deux programmes de collecte en Espagne.
En termes de RSE, la feuille de route de BIC d’ici 2025 se résume en cinq points : favoriser l’innovation durable, agir sur le changement climatique, s’engager pour la sécurité au travail, impliquer ses fournisseurs et œuvrer pour une vie meilleure grâce à l’éducation. Cette ambition se traduit notamment par le passage de 70 % de packagings réutilisables, recyclables ou compostables aujourd’hui, à 100 % en 2025. Cette même année, l’intégralité de l’électricité utilisée par BIC sera d’origine renouvelable, contre 76 % en 2022. Comme l’affirme Marc Rugi, « la RSE forme un processus qui n’a pas vocation à s’arrêter. Des améliorations sont toujours possibles et nous nous y attelons au quotidien. »
Source des visuels : BIC.