Brexit : les fournisseurs anglais s’organisent
Si le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union européenne depuis le 1er février dernier, le flou persiste encore sur le devenir des relations économiques entre les entreprises britanniques et leurs clients européens. Comment les fournisseurs d’objets et de textile promotionnels anglais anticipent-ils cette situation et comment font-ils face aux interrogations des revendeurs français ? Trois entreprises témoignent.
Christopher Thomas, R&JP INTERNATIONAL
« Lors du salon CTCO, à Lyon en février, la plupart des questions de nos clients, hormis les nouveautés, portaient sur les conséquences du Brexit ! Or, pas mal d’idées fausses circulent. J’ai même eu un client qui s’étonnait de nous voir, en disant : “On ne peut plus travailler avec vous, puisque les frontières sont fermées”… C’était donc encore plus important que d’habitude d’être présent au salon, pour dire qu’actuellement rien n’a changé.
Le marché européen représente 50 % de notre chiffre d’affaires : nous sommes donc très attentifs à ce qui va se passer dans l’année à venir. D’un point de vue administratif, nous sommes prêts à envoyer dès demain nos colis avec les papiers de dédouanement, si cela devient nécessaire. Je suis aussi en contact avec un atelier en France, qui est prêt à devenir notre partenaire. Le cas échéant, on passerait par eux pour prendre les commandes. Enfin, nous avons enregistré la société “R&JP France” au cas où : si nous avons besoin d’avoir une filiale en France en raison de frais de douane trop importants, nous le ferons, car ce marché est trop important pour nous. Mais ce serait vraiment en dernier recours, car j’ai 50 employés au Royaume-Uni et si demain on commence à réaliser tout le business avec la France à partir de la France, je n’aurais plus besoin d’autant de monde ici !
Personnellement, je pense qu’on n’aura pas besoin d’en arriver là : j’ai confiance dans les négociations et je pense que le Royaume-Uni et l’Union européenne vont trouver une solution satisfaisante pour tout le monde. »
Konstantin Samoylov, THE STICK COMPANY
« Il est difficile de généraliser, car ce n’est pas pareil pour tous les secteurs de l’industrie, mais dans notre cas, il n’y a pas de changement majeur depuis le 31 janvier et pas de grandes inquiétudes de nos clients concernant les implications du Brexit. Puisque nous sommes toujours de la période de transition, ils attendent de voir !
Notre position est de rester très attentif à tout changement qui pourrait survenir à court terme, concernant d’éventuelles taxes douanières ou encore la hausse du coût de certaines matières premières. Nous tenons à assurer à nos clients de la stabilité de nos tarifs et nous sommes prêts à ajuster nos marges si besoin, pour qu’il n’y ait pas d’augmentation dans les prochains mois, car nous souhaitons préserver notre relation à long terme avec eux. Nous sommes une jeune société, avec seulement deux ans d’existence… Le marché européen et surtout la France sont très importants pour nous, c’est pourquoi il est essentiel que nous restions compétitifs. »
Richard Joyce, COTTON RIDGE
« Certains clients nous posent des questions, mais nous avons peu d’informations pour leur répondre. En tout cas, nous avons déjà paramétré notre logiciel afin de pouvoir nous adapter facilement aux conséquences possibles post-Brexit, comme la mise en place de tarifs douaniers et les formulaires supplémentaires à remplir. Ce que nous attendons d’un accord de libre-échange ? J’espère que les deux parties seront suffisamment raisonnables pour parvenir à un compromis, afin de maintenir la fluidité des échanges et qu’il sera aussi proche que possible de la situation actuelle. »
Découvrez ici le premier volet de notre dossier consacré au Brexit