Brodeurs, envisagez la sous-traitance !
En France, l’activité broderie se porte bien et les entreprises, qu’elles soient en phase de création ou en développement, sont parfois confrontées à un surcroît d’activité et au besoin de réaliser des investissements, sur le plan humain ou matériel. La sous-traitance, souvent appréhendée avec prudence par mes confrères, peut alors s’avérer une nécessité, dans certains cas, afin de gérer au mieux votre développement.
Par Olivier Cetra (Globe Brodeurs)
EN PHASE DE CRÉATION
La création d’une entreprise, ainsi que l’apprentissage du métier de brodeur, représentent un investissement important en termes de temps comme d’énergie. Une problématique majeure tient dans la réalisation des programmes de broderie, qui demandent l’achat d’un logiciel et une formation intensive. La sous-traitance de votre activité piquage semble alors représenter un choix judicieux.
J’ai toujours considéré que pour être un bon programmeur, il faut avant tout être un bon brodeur. Je vous conseille donc de découvrir l’activité piquage au travers des programmes réalisés par un sous-traitant, via l’achat d’un logiciel d’entrée de gamme qui vous permettra de visualiser et de comprendre la programmation. De nombreuses entreprises, tant françaises qu’étrangères, proposent ce type de services à des prix généralement bas.
N’hésitez pas à les tester – ces structures vous offrent bien souvent votre premier programme – et vérifiez la compatibilité entre les programmes et le logiciel acquis. Cela vous permettra de modifier vous-même vos programmes et de vous former, en ayant accès aux paramètres internes de votre programme de broderie et à l’organisation du dessin.
EN PHASE DE DÉVELOPPEMENT
Votre entreprise est en plein essor ? Vous recevez des demandes que votre capacité de production ne vous permet pas de réaliser à un tarif compétitif ? J’ai souvent rencontré cette situation dans le cadre de mes formations, où les dirigeants préfèrent se surcharger de travail, avec une faible rentabilité dans le meilleur des cas, plutôt que de ne pas répondre aux marchés.
Vous pouvez choisir d’investir dans de nouvelles machines, mais il est peut-être temps d’envisager la sous-traitance auprès d’une autre structure de broderie. La marge, même faible, réalisée sur ces dossiers sera quoiqu’il en soit supérieure à celle que vous réaliseriez en monopolisant votre outil de production sur une longue période et en faisant, de ce fait, passer vos clients fidèles au second plan.
Cette sous-traitance vous permettra de conserver ce nouveau « gros client », de le satisfaire au niveau des délais, et de réaliser, sans rien changer à votre rythme de production habituel, une marge substantielle. Quand vous aurez étoffé votre parc machines, il sera toujours temps de traiter ces productions au sein de votre atelier.
Vous pouvez également être confronté à des pics d’activité nécessitant de faire appel à du personnel supplémentaire durant une période limitée. Le problème majeur tient alors dans la durée de formation de cette main d’œuvre occasionnelle. Malheureusement, il n’y a pas de solution miracle. L’intérim est coûteux et difficile à mettre en place en raison de la formation nécessaire. Embaucher en CDD représente une solution, mais le problème de la formation reste le même.
Alors un mot d’ordre : anticipez ! Une solution envisageable consiste à former, en amont, une couturière ou un couturier avec le statut de micro-entreprise. Ce type de profils facilite l’apprentissage de la broderie. Vous pourrez ensuite faire appel à cette personne en sous-traitance, donc sans payer de charges salariales, quand le besoin se fera sentir.
D’autres activités peuvent être également réalisées en sous-traitance : fabrication d’écussons, transfert, sérigraphie, marquage laser, etc. La taille de votre entreprise ainsi que votre équipement industriel ne doivent pas limiter votre capacité de développement. Il est parfois difficile de confier à d’autres une tâche que l’on pourrait réaliser soi-même, mais la sous-traitance peut contribuer à la croissance de votre structure, ainsi qu’apporter une valeur ajoutée significative à votre activité.
Source du visuel : Depositphotos.