Chercheur d’Éponge : l’alliance franco-portugaise
Le spécialiste de l’éponge, qui travaille depuis 25 ans avec la même usine au Portugal, voit revenir depuis le début de la pandémie un certain nombre de clients qui recherchent des produits made in Europe. Une collaboration historique qui n’empêche pas l’entreprise rennaise de développer aussi le made in France.
Chez Chercheur d’Éponge, 90 % des produits sont fabriqués en 100 % coton. La hausse du prix des matières premières est donc un enjeu particulièrement prégnant. « Le coton a pris + 40 %, et jusqu’à + 65 % sur le coton bio. Nous avons déjà répercuté une première hausse et une seconde est en préparation, mais il est compliqué de fixer les prix, car les cours augmentent tous les jours », explique Thierry Sirieix, Pdg de l’entreprise rennaise. En deux ans de crise sanitaire, la ventilation du volume d’affaires s’est inversée chez Chercheur d’Éponge : la fabrication spéciale, qui représentait 60 % du chiffre d’affaires avant crise (40 % pour l’activité stock), ne représente plus que 35 % aujourd’hui (65 % pour le stock). « La crise a eu un impact, mais nous avons aussi, au cours de cette période, fortement augmenté notre gamme stock, précise Thierry Sirieix. Mais depuis peu, nous constatons un retour de la fabrication spéciale, avec des commandes de 15 000 à 20 000 pièces ».
AU PORTUGAL, UNE FORCE DE FRAPPE EXCEPTIONNELLE
Autre tendance : Chercheur d’Éponge voit revenir, depuis le début de la pandémie, un certain nombre de clients qui recherchent des produits made in Europe. Une très bonne nouvelle et un juste retour des choses pour un acteur qui a toujours fait du made in Portugal sa marque de fabrique. La société bretonne travaille ainsi depuis 25 ans avec la même usine, basée dans la région de Guimarães, cœur historique de l’industrie textile portugaise. Une usine qui emploie 1200 personnes et qui dispose d’une force de frappe exceptionnelle. « Nous tissons et nous embellissons au Portugal, où l’usine est équipée de 108 têtes de broderie. Nous travaillons également avec une petite unité d’impression numérique en Espagne et avec un atelier de sérigraphie en Allemagne, précise le dirigeant. Mais en dessous d’une certaine quantité, nous ne personnalisons pas au Portugal, nous confions les travaux à nos brodeurs partenaires. Les marqueurs français sont nos prescripteurs ».
LE MADE IN FRANCE EN CROISSANCE
Chercheur d’Éponge travaille aujourd’hui avec près de 800 revendeurs en France, pour lesquels l’entreprise rennaise développe un certain nombre de services clients. « Chercheur d’Éponge est devenu un site marchand où les revendeurs peuvent tout faire en autonomie et sur lequel ils retrouvent l’ensemble de nos produits stock, sans marquage : désormais, 60 % des commandes sont réalisées en ligne. Puis nous avons notre marque Moovtex, qui dispose d’un site vitrine et pour laquelle les revendeurs peuvent repiquer le catalogue pour le présenter à leurs clients », explique Thierry Sirieix. Si le textile promotionnel représente aujourd’hui 30 % du chiffre d’affaires de Chercheur d’Éponge, l’activité est en forte croissance : + 30 % en 2021 et + 12 % sur le premier trimestre de l’exercice 2022.
Une dynamique qui nourrit des projets. Cette année, l’entreprise française va élargir sa gamme bio « Natura » et proposer la double labellisation Global Organic Textile Standard (GOTS) et Global Recycled Standard (GRS) sur sa collection d’accessoires de supporters (écharpes, bonnets). Mais Chercheur d’Éponge va surtout accélérer le développement de son offre made in France, lancée il y a déjà deux ans avec la relocalisation d’une activité de tissage dans l’Hexagone. « Nous proposons une ligne de torchons et tabliers entièrement fabriquée en France, précise Thierry Sirieix. Et nous envisageons d’étendre cette gamme aux tote bags et aux nappes ».