Dream Act : un distributeur au coeur du changement
Fondée il y a quatre ans comme une marketplace d’objets responsables BtoC, Dream Act a dès le début développée une activité BtoB de distribution d’objets médias. Sélectionnés selon un processus drastique, les fournisseurs qui travaillent avec Dream Act sont régulièrement challengés par leur distributeur qui, de sa position d’expert, les accompagne sur les sujets de l’éthique et de la durabilité des objets promotionnels. L’entreprise parisienne, qui reverse 1 % du chiffre d’affaires de chaque commande à une association, forme aussi les annonceurs à une stratégie de communication par l’objet responsable.
L’aventure est singulière et inspirante, sur un marché de l’objet média en pleine transformation. Cette aventure, c’est celle de Dream Act. Fondée il y a quatre ans, par Diane Scemama et Claire Chouraqui, comme une association mettant en relation des consommateurs avec des marques engagées dans une démarche de fabrication éthique et durable, Dream Act devient rapidement une société, qui lance une marketplace BtoC. « L’Amazon du responsable », plaisante Cécile Fougerouse, qui rejoint dès les débuts les co-fondatrices et prend en charge l’activité BtoB, forte de sa longue expérience sur le marché de la communication par l’objet.
Car parallèlement à sa marketplace grand public, Dream Act lance une activité de distribution d’objets médias. « L’objectif, c’est de changer les entreprises de l’intérieur, en répondant à leurs besoins de communication, mais avec des produits responsables, explique Cécile Fougerouse. Faire moins d’objets publicitaires, mais mieux, en étant plus en lien avec les valeurs de l’annonceur ou de l’évènement ». Pour ce faire, l’entreprise parisienne met en place un processus de sélection drastique de ses fournisseurs.
UN COMITÉ D’ÉTHIQUE EXTERNE
Dans un premier temps, le créateur de la marque sélectionnée passe un entretien avec les équipes de Dream Act, qui cherchent à mesurer son engagement. Ensuite, la marque remplit un questionnaire d’auto-évaluation d’impact social et environnemental, où elle dévoile comment et par qui sont fabriqués ses produits, joignant également les labels et certificats nécessaires. Un comité d’éthique externe, composé d’experts et de citoyens, est enfin amené à revoir le questionnaire, demander des précisions, challenger le fournisseur et, si nécessaire, mettre son veto. « Il peut se passer jusqu’à six mois avant qu’une marque entre au catalogue, après signature d’un contrat d’éthique, précise Cécile Fougerouse. On peut s’interdire de travailler avec certains fournisseurs qui ne fourniraient pas assez de garanties en matière de traçabilité. Parfois, nous ne sélectionnons que quelques produits, et pas l’entièreté de la gamme. On évolue aussi avec le marché : on abandonne parfois certains produits, quand on trouve une meilleure alternative ».
UN DISTRIBUTEUR AU CENTRE DU JEU
Une rigueur qui n’empêche pas la coopération. Bien au contraire. Dream Act, de sa position d’expert, accompagne ses fournisseurs comme ses annonceurs dans leurs développements et leur stratégie responsable. Tables-rondes et conférences thématiques, ateliers de bonnes pratiques, mise en relation avec les organismes de certification, formation intra-entreprise : Dream Act est bien plus qu’un distributeur, il se place au centre du jeu ! « Tous les secteurs d’activité sont en train de changer leur manière de communiquer. Il faut savoir les accompagner dans ce changement. On apporte du service, du conseil, de la recherche : on est suffisamment bon dans notre domaine pour justifier notre valeur ajoutée », explique Cécile Fougerouse.
UN VOLET SOLIDAIRE
L’entreprise parisienne – dont le capital est détenu par une banque éthique, un fonds éthique et des actionnaires particuliers (dont des clients et fournisseurs) – offre un catalogue de quelque 800 marques, en BtoC comme en BtoB. « On défend les marques en racontant leur histoire aux annonceurs ». Si la tendance est très forte pour les produits locaux et que Dream Act privilégie les fabrications françaises ou européennes, l’entreprise ne s’interdit pas de travailler avec des partenaires plus lointains. « On ne fait pas que du made in France. Ce que l’on apporte, c’est de la traçabilité. De plus, certains produits ne sont plus du tout fabriqués en Europe, comme les bouteilles en inox par exemple, analyse la dirigeante. En revanche, nous sommes en train de réfléchir à deux engagements très forts, qui pourraient être pris très prochainement : ne plus rien importer par avion et arrêter de proposer des produits intégrant des terres rares ».
Enfin, l’engagement de Dream Act se mesure aussi à l’aune d’une autre décision : l’entreprise reverse 1 % du chiffre d’affaires de chaque commande à une association. Culture et éducation, protection des animaux, handisport, alimentation, entrepreneuriat social protection des océans, agriculture paysanne : chaque annonceur choisit l’association à laquelle sa commande profitera. « Ainsi, l’annonceur peut mesurer son impact et créer des liens plus directs avec l’association. De belles histoires se sont créées depuis que nous avons entamé ce processus ».
UN STRATÉGIE PAYANTE
Si, pour la personnalisation des produits, Dream Act privilégie le marquage fournisseurs pour éviter du transport, de nombreuses petites marques au catalogue ne disposent pas de solutions. Le distributeur travaille donc avec des marqueurs dûment sélectionnés et basés pour la plupart en région parisienne, pour des raisons de délais et de transport encore une fois. Autant d’initiatives qui construisent un business modèle original, innovant et qui donne des résultats ! Après avoir réalisé 600 000 euros de chiffre d’affaires en 2018, puis 1,4 million en 2019, Dream Act – qui emploie aujourd’hui 14 salariés – devrait atteindre les 2 millions de chiffre d’affaires en 2020 sur la seule activité « objet média », malgré le contexte de la crise du Covid-19.