Fil Rouge : un million de vêtements made in Marseille en 2025
Quelques mois après une collaboration médiatisée avec Puma et l’Olympique de Marseille, Fil Rouge affiche ses ambitions pour les années à venir. Le fabricant de vêtements, dont les ateliers sont installés au cœur de la cité phocéenne, aspire à produire un million de vêtements en 2025. Un cap industriel, alimenté notamment par l’appétit croissant du marché promotionnel pour la marque, qui passe par l’étoffement des effectifs et par un investissement machines.
Le pari était osé. Lorsque Jean-François Aufort fonde Fil Rouge en 2014, en installant un atelier de confection en plein cœur de Marseille, la mode n’est pas encore au made in France et à la relocalisation. Huit ans plus tard, l’entreprise, spécialisée dans le sportswear et le streetwear en marque blanche, compte plus de 200 employés. Un développement exponentiel qui s’explique par le contexte économique et les attentes consommateurs du moment, mais pas seulement.
« Puma, séduit par notre démarche locale et éco-responsable, nous a contacté fin 2020 en vue de produire des vêtements pour l’Olympique de Marseille, rembobine Delphine Guédé, responsable communication de Fil Rouge. Le processus a été long, car les collections n’ont été commercialisées que cette année, mais cette collaboration nous a apporté une grande visibilité. »
UNE OFFRE REVENDEURS EN PLEIN BOOM
Si le volume produit et marqué pour le géant du sportswear est modeste – 30 000 pièces pour la collection « made in Marseille » et 4 000 exemplaires pour un maillot collector de l’OM -, l’impact médiatique de l’opération a permis au fournisseur d’attirer l’intérêt de revendeurs de textile promotionnel. L’offre adressant cette dernière cible a toujours existé chez Fil Rouge, mais elle ne s’est institutionnalisée qu’en début d’année, après l’embauche d’une commerciale dédiée.
Un catalogue spécifique a été édité et l’entreprise a couru les évènements professionnels pour en faire la promotion. « Notre participation au salon CTCO, en mars 2022, a confirmé l’intérêt des revendeurs pour notre gamme. La labellisation Origine France Garantie de nos produits constitue un solide argument », souligne Delphine Guédé. Depuis l’évènement, un nouveau catalogue a été dévoilé. Parmi les nouveautés introduites pour la saison 2022-23 : un t-shirt à manches longues, de nouvelles couleurs pour les sweatshirts, des pantalons chino, ainsi qu’une ligne enfants.
L’offre revendeurs de Fil Rouge se consolide mois après mois. « On développe nos services de manière incrémentale, en suivant l’évolution du marché. Nous misons aujourd’hui sur le contact humain, avec une commerciale dédiée, pour installer notre offre. Mais si nous sommes assaillis de demandes à l’avenir, nous nous adapterons. Par exemple, créer un espace dédié aux revendeurs sur notre site peut être envisageable », assure la responsable communication.
CROISSANCE SOLIDAIRE
Si, avec l’accélération récente de son activité, le fabricant n’opère plus à un niveau artisanal, il n’évolue toutefois pas encore à un stade industriel. C’est l’objectif avoué de la direction : passer le cap des 500 000 pièces produites pour 2023, puis celui du million en 2025. Si les perspectives de commandes sont pleines de promesses, l’entreprise doit encore s’armer pour parvenir à ses fins. Fil Rouge va donc engager un lourd plan d’investissement. « Nous avons prévu l’acquisition de machines automatisées, explique Delphine Guédé. A la fois pour gagner du temps, mais aussi pour apporter plus de précision dans certaines tâches. Le but étant d’organiser au mieux le cycle de production, pour entrer dans un système industriel. »
Une vague de recrutements va accompagner l’investissement machines. Différents profils sont activement recherchés, des ouvriers aux cadres en passant par des techniciens. Depuis ses débuts, Fil Rouge s’inscrit dans une démarche sociale et solidaire, en favorisant l’embauche de personnes éloignées du marché de l’emploi. « Nous bénéficions d’un programme conventionné par l’État, qui permet de former et d’accompagner des dizaines d’employés au sein de notre usine. Et après quelques mois, lorsqu’ils retrouvent des réflexes de vie active, libre à eux de travailler dans une autre structure », précise Delphine Guédé.
Source des visuels : Fil Rouge