La sérigraphie, ou les visages d’un métier d’arts
Il est l’heure de vous révéler un grand secret : les sérigraphes vous rendent du rêve, mais surtout une passion des règles qu’ils respectent à la lettre. Un judicieux équilibre de savoir-faire et d’amour de leurs métiers.
En effet, le sérigraphe se veut artisan et artiste.
Devant chaque projet, il est en réflexion.
Pour lui, il s’agit toujours d’une jolie toile à ennoblir.
Son premier travail est de savoir interpréter l’image.
Son expertise de graphiste lui permet de la travailler, de la dimensionner, de la projeter.
Il entre dans un moment d’écoute et de conseils, durant lequel ce technicien se doit de tout anticiper. Il recense les informations, décèle les difficultés, observe, touche l’objet.
Il est dans un moment rempart. Après il sera trop tard. Il aura donné le premier accord pour que tout s’enchaine sans mauvaise note.
La partition est prête.
Il retravaille les lignes, les contours, les points de trames. Il joue avec les contrastes et la profondeur. Il crée les bases d’un rendu de qualité. Afin de réaliser un typon. Ce film qui permettra aux couleurs de se rapprocher et de fusionner en bonne harmonie.
Vient ensuite le temps de la création des couleurs.
Un autre visage de son art. Le plus enfantin. Il va se lancer dans de savants mélanges de pigments qui l’amèneront aux teintes souhaitées. Devenu coloriste, sa palette est presque infinie. Il se doit d’être précis dans ses dosages, pour que les couleurs ne lui échappent pas.
Parfois, une couleur inattendue va apparaître… Elle servira peut-être une autre fois.
Les couleurs domptées, le chemin est encore long avant le résultat final.
Après le laboratoire vient le lieu où tout va être rassemblé.
L’atelier.
Le metteur en œuvre demande à la lumière de bien vouloir révéler les partitions de la scène que sa Machine va devoir interpréter, au travers des écrans précieusement préparés et encrés.
Il se transforme à présent en Karajan de la mécanique. Il règle les pressions, les vitesses, les temps d’attente, les longueurs, les inclinaisons, les duretés… Il organise.
Il doit livrer à son orchestre, les petites mains laborieuses, une symphonie juste et cadencée.
La charge est physique maintenant. Le tableau Chaplin.
Et la musique qui se joue enfin est à l’image de ce personnage multiple, qui a donné le meilleur de ses savoirs, qu’il aime à partager.
A vous qui commanderez un marquage, souvenez-vous qu’il vient d’une histoire.