Le made in France, bien plus qu’un petit drapeau !
Le made in France a le vent en poupe. 87 % des récipiendaires d’objets média souhaitent des objets fabriqués dans l’Hexagone. Les fournisseurs investissent pour relocaliser une partie de leur catalogue. La majorité des distributeurs en proposent systématiquement dans leur devis. Et pourtant, force est de constater un décalage entre le bon vouloir des annonceurs et leurs achats finaux. Selon un sondage mené par la 2FPCO*, le taux de transformation sur les produits made in France serait inférieur à 25 %. Pourquoi un tel décalage ? Comment réussir à mieux vendre le blason de la France ?
LES VENTES BLEU-BLANC-ROUGE FONT ENCORE TROP SOUVENT CHOU BLANC
Parmi les causes du décalage entre le nombre de propositions de produits français et le nombre de ventes effectives, on évoque souvent le prix. En cette période de crise, le prix est central dans les décisions d’achat. Le made in France est encore jugée « trop cher ». Combattre cet argument demande notamment de revoir nos argumentaires de vente et la répartition de nos marges. Par ailleurs, l’offre augmente, mais reste encore restreinte, notamment sur certaines catégories de produits. Et quand les produits existent, la capacité de production est souvent faible. Après 40 ans de désindustrialisation, cela n’est pas étonnant. Enfin, l’argument made in France n’est déjà plus suffisant. Les clients, en achetant français, exigent de la qualité et de la transparence. Le « frenchwashing » est facilement identifiable. Lorsqu’on vend du made in France, on doit vendre avant tout une histoire.
CES PIONNIERS QUI NOUS INSPIRENT
Ce mauvais taux de transformation n’est pourtant pas une fatalité. Chez 10 % des répondants au sondage de la 2FCPO, le taux de transformation sur les produits made in France dépasse les 50 %. C’est le cas chez Dream Act. Notre recette ? Travailler avec des entrepreneurs inspirants et engagés dans la sauvegarde des savoir-faire français. Alors que le made in France n’était pas encore un effet de mode, ils ont lutté pour conserver ou créer leur filière au plus proche de leurs clients. Ces belles histoires, nous les racontons à nos clients.
Qui ne serait pas séduit par l’humanité d’Éric*, gérant des Tissages de Charlieu ? Cette entreprise qui, depuis plus de 120 ans, perpétue le savoir-faire de son territoire, initié par les tisserands du Moyen-Âge, où les traditions rencontrent les exigences écologiques de l’avenir.
Qui ne serait pas fasciné par l’aventure entrepreneuriale de Dominique*, fondateur de Brodelec ? L’entreprise orléanaise, créée il y a 45 ans, représente une belle réussite du marquage français : Brodelec, qui utilise des encres certifiées Oeko-Tex, dynamise la région Centre, en faisant travailler au maximum le tissu d’entreprises locales pour ses différents besoins.
Qui ne serait pas impressionné par la force visionnaire de Florence et Samuel*, co-fondateurs de Gobi ? Dix ans avant que les entreprises ne se ruent sur cet objet du quotidien devenu très à la mode, Gobi a vu le jour en lançant la première gourde éco-conçue entièrement fabriquée en France, avec un volet solidaire, en permettant plus de 20 emplois en insertion en Ile-de-France.
Qui ne serait pas ému par la combativité de Christophe*, directeur de JK Papier ? À l’heure des carnets standardisés, cette papeterie trentenaire propose des carnets sur-mesure fabriqués dans l’Orne, en papier certifié FSC ou PEFC, et ne doit sa pérennité qu’à la qualité de sa fabrication.
Qui ne serait pas touché par l’histoire de Nan*, fondateur de Feel Inde ? Originaires de l’État indien du Tamil Nadu, Nan et son cousin sont des entrepreneurs dans l’âme qui fondent leur succès en proposant des totebags en coton confectionnés dans l’atelier familial du sud de l’Inde et personnalisés en Ile-de-France. Accueillis par « Mémé Bernadette » à leur arrivée en France, ils lui rendent aujourd’hui hommage en donnant son nom à leur collection made in France.
UN RÔLE D’AMBASSADEUR
Rodolphe, Marc, Alexis, Pierre, Quentin, Ludovic, Marie, Rémi, Franck… il existe tellement d’autres visages derrière ces engagements. J’en suis convaincue, ce n’est pas un petit drapeau bleu-blanc-rouge sur une fiche produit qui permettra d’augmenter les ventes du made in France. Ce sont ces récits d’entrepreneurs et d’artisans qui touchent les clients. À nous d’en être les ambassadeurs. Notre responsabilité est de mettre en avant ces engagements de vie, de les accompagner et de les mettre en relation !
* 2FPCO : Fédération Française des Professionnels de la Communication par l’Objet
* Les entrepreneurs du made in France : Éric Boël (Les Tissages de Charlieu), Dominique Willems (Brodelec), Samuel Degrémont et Florence Baitinger (Gobi), Christophe Esnault (JK Papier), Narayanan Ponnambalam (Feel Inde)
Tous visuels © Les Tissages de Charlieu
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À PROPOS
En 2022, retrouvez dans votre magazine C!mag la chronique de Cécile Fougerouse, co-fondatrice de la société de distribution Dream Act Pro. Spécialiste des objets publicitaires écologiques, Dream Act Pro accompagne ses fournisseurs sur les sujets de l’éthique et de la durabilité des objets et textiles promotionnels, et forme les annonceurs à une stratégie de communication par l’objet responsable. Au-delà de leur rôle de distributeur, Cécile Fougerouse et les équipes des Dream Act Pro sont donc conseillers, formateurs, conférenciers… Retrouvez leur regard d’expert dans cette chronique, qui doit susciter réflexions et débats sur les sujets qui animent notre secteur et qui doit également servir à nourrir le dialogue entre les différents acteurs de notre métier. La rédaction de C!mag.