Le métaverse : internet de demain ?
L’idée de concilier mondes virtuels et réalité à travers les plateformes que vous utilisez au quotidien pour développer votre business ou vous divertir semble être l’avenir d’internet. Facebook en fait d’ailleurs le pari, puisque le groupe consacrera plusieurs milliards de dollars d’investissement (10 milliards pour le seul exercice 2022) pour faire des utilisateurs de ses plateformes sociales des acteurs du contenu, et non plus des spectateurs faisant défiler un fil d’actualités. Son concept ? Le métaverse.
Si Facebook et Mark Zuckerberg ont dégainé les premiers, c’est bien toute la Silicon Valley qui travaille sur le sujet, car les métaverses ne seront sans doute pas l’affaire d’une seule entreprise mais, à l’image d’internet tel que nous le connaissons actuellement, une convergence de plusieurs acteurs. Ces réalités virtuelles deviendraient les nouvelles normes pour travailler, se divertir ou vivre des expériences inédites, puisque les frontières ou la notion d’espace-temps ne seraient plus des freins. Alors, avant de voir comment l’objet média peut trouver sa place dans ce nouvel avenir numérique, essayons de comprendre ce qu’est le métaverse qui fait rêver tout le web !
LE MÉTAVERSE, QU’EST-CE QUE C’EST ?
Cet univers en trois dimensions, également appelé métavers en français, permet aux utilisateurs d’évoluer dans un monde alternatif, composé de réalité augmentée et virtuelle, grâce à un avatar ou hologramme. Cet espace partagé, composé concrètement de lignes de code, est propice à l’échange social et économique, puisque chaque personne peut y travailler via des espaces dédiés, retrouver des amis ou faire de nouvelles connaissances. Mieux encore, les métaverses sont le fruit, non pas d’une société leader, mais de plusieurs acteurs qui peuvent interagir individuellement ou en s’organisant de manière informelle, voire en tant qu’entreprises à but commercial.
Imaginé en 1992 par Neal Stephenson dans son roman de science-fiction Le Samouraï virtuel, le métaverse permet de repousser les limites entre notre réalité et le numérique, à tel point que Mark Zuckerberg évoque la notion de téléportation. Plus récemment, nous pouvons faire le parallèle avec les jeux vidéo Second Life, Fortnite, Animal Crossing, ou encore avec le film Ready Player One de Steven Spielberg qui met en scène ce phénomène. Si le métaverse n’est pas aussi récent que l’on peut imaginer, il occupe le devant de la scène depuis quelques mois suite à l’entrée en Bourse d’une société spécialisée dans ce domaine, Roblox. Et même s’il est question ici d’une utilisation dans les jeux vidéo, cet avancée à la fois technologique et idéologique a alerté les GAFA, qui souhaitent se tourner vers cette technologie pour concevoir l’internet de demain.
UNE CONSTRUCTION COLLABORATIVE
Lors de sa dernière prise de parole, Mark Zuckerberg a été clair au sujet de l’avenir de sa plateforme sociale et à l’arrivée des métaverses dans sa stratégie de développement : il est question d’une mise en application « responsable », selon ses mots. Des propos qui font écho à ceux de nombreux experts de l’industrie, du monde universitaire et scientifique, de la politique ou des droits de l’homme, mobilisés afin de « garantir que ces technologies soient construites de manière inclusive et responsabilisante ». Le XR Programs and Research Fund de Facebook doit d’ailleurs entamer une collaboration avec des universités pour travailler sur les questions de cyber sécurité et d’éthique. À l’image d’internet comme nous le connaissons aujourd’hui, les GAFA parlent à ce jour de métaverses pluri-acteurs.
QUELLES UTILISATIONS ENVISAGER POUR LE MÉTAVERSE ?
La pandémie, avec notamment la multiplication des réunions dématérialisées, a donné le ton pour une première utilisation de ce monde virtuel, avec des lieux où il serait possible de se retrouver pour travailler – y compris avec des collaborateurs qui se trouvent de l’autre côté de la planète – échanger, prendre des appels via un avatar, etc. Tout comme lors d’un événement professionnel, les échanges se font dans un lieu matérialisé, avec des avatars qui interagissent comme des humains, que ce soit dans le mouvement ou la parole. Cela peut paraître incongru, mais cet aspect virtuel du bureau est déjà en cours de développement dans plusieurs entreprises.
Récemment, c’est le jeu Fortnite qui, après avoir innové avec l’organisation du concert de Travis Scott en avril 2020 réunissant pas moins de 12,3 millions d’utilisateurs, multiplie les prises d’initiatives avec la diffusion de nombreux concerts ou encore de cours d’histoire (!) où il est par exemple possible d’assister à l’un des discours de Martin Luther King. Ainsi, Fortnite devient bien plus qu’une plateforme de gaming et participe à la convergence de notre monde réel et d’un monde virtuel.
Outre le fait de pouvoir faire des expériences novatrices – comme visiter des temples en Inde ou assister au Super Bowl alors que l’on se trouve sur son canapé – les métaverses peuvent être utilisés pour recruter de nouveaux membres dans son équipe, en apportant un aspect gaming aux échanges. Une approche pédagogique est également envisageable pour de la formation.
ET L’OBJET MÉDIA DANS TOUT ÇA ?
Tous les possibles sont imaginables pour intégrer l’objet média dans le développement de ces nouveaux usages : faire la passerelle entre événements virtuels et expérience réelle avec des objets publicitaires ou encore pousser plus loin la connectivité des objets avec une immersion (voire un accès secret) vers un lieu virtuel. Les salons et rencontres professionnelles peuvent également s’emparer des métaverses pour leur développement, en permettant à plus de monde d’y assister et de vivre une expérience hors du commun.
Si les métaverses ne sont pas encore la norme, ils vont le devenir et, tout comme une présence sur les réseaux sociaux est incontournable, ce phénomène risque de bouleverser les stratégies commerciales de nombreuses entreprises, qui pourront se différencier en s’appropriant ces nouveaux codes.
Photos © Depositphotos
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À PROPOS DE L’AUTEURE
Spécialisée dans le webmarketing et le community management, Alexandra Benjamin a intégré, en 2016, l’équipe d’European Sourcing, leader du marché des professionnels de l’objet publicitaire et du textile, avec une data connectée de plus de 300 fournisseurs dans toute l’Europe. Forte de ses 15 années d’expérience, European Sourcing a développé de nombreux outils connectés à sa banque de données : création de site internet vitrine simplifié ou entièrement personnalisable, un générateur de catalogues et de fiches produits, la possibilité d’exporter son open data, un générateur de prospection e-mailing, des solutions CRM…