Objets certifiés conformes !
En 2016, le distributeur d’objets publicitaires ObjetRAMA s’est lancé dans un énorme travail de sourcing de produits certifiés (résultats de test et certificats à l’appui), fruit d’une prise de conscience en interne sur la conformité des articles. Voisin et partenaire d’ObjetRAMA, le fournisseur Giving Europe France a joué le jeu, accompagnant son distributeur dans cette démarche.
Pour Gérard Durieux, fondateur de la société ObjetRAMA en 2003, tout a (re)commencé en mars 2016. Le distributeur d’objets publicitaires rencontre alors un avocat spécialisé dans les normes et certifications. « Il nous a expliqué que l’entreprise qui faisait entrer les produits en France était responsable pénalement en cas de défaillance ou d’incident avec ces produits. Et dans bien des cas, le fournisseur facturant depuis l’étranger, c’est nous, distributeur, qui sommes alors en première ligne », explique le Pdg d’ObjetRAMA, qui évoque une véritable « prise de conscience ».
Prise de conscience immédiatement suivie d’effets. Gérard Durieux ne veut alors plus voir à son catalogue un seul produit dont il ne pourrait justifier ou prouver l’origine et la conformité aux règles européennes et françaises. Quitte à devoir s’arracher les cheveux lorsque Bruxelles et Paris se contredisent, créant parfois des situations ubuesques, comme avec les disques de stationnement, dont le format, les dimensions et la graduation varient en fonction des normes européennes et françaises (graduation de 15 en 15 minutes selon les normes européennes, de 10 en 10 minutes selon les normes françaises).
Or, le temps est compté, le catalogue devant être envoyé courant septembre. « Nous ne pouvions plus fermer les yeux, admet le dirigeant. Alors nous avons commencé à solliciter tous nos fournisseurs ». ObjetRAMA met en place un process d’urgence, en classant les principaux produits par catégories de risques : jouets et jeux, objets en contact avec la peau, objets à contact alimentaire et produits électroniques (composés de batteries).
Prise de risque
Le distributeur demande ensuite à tous ses fournisseurs, pour chaque produit, les certificats de conformité et les résultats de test, qu’il transmet aux deux avocats dont il s’est entouré – l’un spécialisé dans les normes et certifications, l’autre en droit de la propriété intellectuelle et droit des marques – pour validation. Même le logiciel de vente est reconfiguré de manière à pouvoir bloquer les produits non normés ou en attente de certification. Un processus qui a fait évoluer l’offre d’ObjetRAMA. « Certains produits ont disparu et de nouveaux fournisseurs, sérieux sur les certifications et normes, sont entrés au catalogue », confirme Arthur Manier, directeur marketing de l’entreprise. Aujourd’hui, aucun produit ne rentre au catalogue tant que les certificats et résultats de test ne sont pas passés entre les mains des conseils d’ObjetRAMA, puis validés.
Une vraie prise de risque. « Deux personnes ont été mobilisées en interne et il faut intégrer le coût des avocats. Nous avons même enregistré une légère baisse du chiffre d’affaires dans un premier temps, compensée depuis, précise Gérard Durieux. Mais il était temps de prendre au sérieux la question de la conformité de nos produits ». Le distributeur va même plus loin, en mettant en place un système d’évaluation des fournisseurs. « L’objectif est de perdre moins de temps sur le sourcing des produits », explique Arthur Manier.
Désormais, pour poursuivre cette mission, indispensable pour la professionnalisation du secteur, le distributeur veut pouvoir compter sur les fournisseurs. « Il faut que les grands du métier norment 100 % de leurs produits et mettent à disposition les certificats et résultats de test, car les distributeurs comme ObjetRAMA ne pourront pas assumer seuls les coûts de cette montée en gamme, explique Gérard Durieux. Tout le monde, fournisseurs et distributeurs, peut être gagnant. Cette évolution doit permettre de faire le tri et de ne garder que les meilleurs ».
Collaboration fournisseur/distributeur
A moins de trois kilomètres des installations d’ObjetRAMA, au nord-ouest de Strasbourg, un fournisseur a bien compris la volonté de son distributeur, ayant lui-même entamé un travail similaire depuis bientôt quatre ans. Partenaire de longue date d’ObjetRAMA, l’importateur hollandais Giving Europe, qui dispose d’un bureau français depuis 2011, reconnaît la nécessité de faire évoluer le métier. « La législation européenne est la même pour tous et, en règle générale, les fournisseurs jouent le jeu. C’est surtout vrai en Europe du nord. A nous de tirer tous les autres dans ce sens », précise Francis Hofstetter, directeur de Giving Europe France.
L’entreprise, qui emploie six personnes à temps plein dans son service juridique au siège de Tiel aux Pays-Bas, a obtenu les certifications ISO 26000 (qui donne des lignes directrices aux entreprises et aux organisations pour opérer de manière socialement responsable) et BSCI (Business Social Compliance Initiative ou « initiative de conformité sociale en entreprise », code de conduite et plan d’action pour améliorer les conditions de travail dans les chaînes d’approvisionnement internationales)
Si 100 % de ses produits répondent aujourd’hui au cahier des charges du marquage CE, Giving Europe poursuit chaque jour ses efforts pour qu’un maximum de ses références répondent à toujours plus d’exigences en termes de normes (RoHS, WEEE, Reach, EN 471, EN 71, EMC, Items for Food Contact) et d’absence de substances toxiques (phtalates, bisphénol A, cadmium, nickel, formaldéhyde, pentachlorophénol, nonylphénol, substances azoïques). Et la présence de Giving Europe à Strasbourg permet également au groupe d’être réactif sur le marché français. « Lorsque nous recevons une alerte sur un produit qui ne respecte pas les normes françaises, l’information remonte immédiatement au service juridique, au siège, et le produit cesse d’être commercialisé », explique Francis Hofstetter. Sur la même longueur d’ondes, ObjetRAMA et Giving Europe souhaiteraient que les produits non normés et sans certificat soient signalés au niveau national et ne puissent plus être mis sur le marché. Un vœu pieux ? L’exemple de leurs efforts et de leur collaboration prouve que le métier a tout à y gagner.