Piquage : conseils aux brodeurs qui débutent
Intégrer une activité de broderie au sein de son entreprise offre plusieurs avantages, entre maîtrise des délais, des modifications de programme et des coûts. Mais l’investissement pour se lancer est important et le piquage nécessite un réel savoir-faire. Voici donc quelques éléments de base pour bien débuter et éviter des erreurs fatales pour la qualité de vos broderies.
Par Olivier Cetra (Globe Brodeurs)
1/ SAISIE
La plupart des logiciels de broderie proposent trois types de saisie :
- La conversion automatique, qui transforme sans effort les fichiers vectoriels en programme de broderie,
- La saisie semi-automatique, qui permet de faire une reconnaissance manuelle des contours d’une création à partir d’un fichier vectoriel,
- La saisie manuelle, qui s’effectue en saisissant les contours de chaque zone à l’aide de points ou de lignes de références.
2/ TYPES DE POINTS
Il existe trois types de points principaux en broderie :
- Le point bourdon (appelé également satin ou zigzag) est employé pour les lettrages, les zones de taille réduite, les formes simples et les contours,
- Le point de remplissage (ou tatami) s’utilise pour les zones de remplissage de forme complexe,
- Le point de piqûre sert principalement à faire les contours et les jonctions invisibles entre des blocs de points bourdon ou de remplissage.
3/ PARAMÉTRAGE
a) Le point bourdon
Les principaux paramètres du point bourdon sont :
- La densité. Elle représente la distance entre deux lignes de points. Plus la valeur est basse, plus il y a de points, et inversement. Les valeurs moyennes sont comprises entre 0,30 et 0,50 mm. Cette valeur est très importante et doit absolument être ajustée en fonction de l’épaisseur de fil que vous utilisez (30, 40 ou 60) et du type de supports que vous brodez.
- Les sous-points (ou underlay). Ils permettent de stabiliser le support avant broderie du point bourdon. Ils sont indispensables, sauf dans quelques rares cas. Différents types de sous-points sont possibles (centraux, doubles, zig-zags, en croix, netting, etc.). Le choix va dépendre de la largeur du bourdon et du type de support sur lequel vous brodez.
- La compensation. Elle permet, comme son nom l’indique, de compenser la déformation naturelle de la largeur des points. Il faut savoir que tout bourdon se déforme – plus ou moins selon l’élasticité du support brodé – dans le sens de la largeur. Une fois brodé, un bourdon sera toujours plus étroit que sur votre programme. Il convient donc de compenser cette déformation. Les valeurs de compensation peuvent aller de 0,1 à 0,5 mm.
- Les points d’attache et de fixation. Ce paramètre est très important. Il s’agit de points que la machine va effectuer au début de chaque bloc, pour que la canette saisisse le fil et évite les problèmes au démarrage. Les points de fixation sont effectués avant le coupe-fil : pensez donc à les activer s’ils ne sont pas automatiquement paramétrés.
b) Le point de remplissage
Les principaux paramètres du point de remplissage sont :
- La longueur de point. Elle représente la distance entre deux points de piqûre réalisés par la machine. Suivant l’effet désiré et le type de support, la longueur du point peut varier entre 3 et 6 mm. La valeur moyenne est comprise en général entre 3,5 et 4 mm.
- Les sous-points (ou underlay). Dans le cas des points de remplissage, il convient d’utiliser des sous-points croisés avec un angle de 90° par rapport au sens du point final. La densité de ce point peut également être ajustée en fonction du support à broder.
- Les points de départ et de fin de bloc. Il est primordial que votre zone de remplissage se brode en continu, sans devoir faire une jonction. Le point de sortie doit donc être choisi pour éviter ces jonctions, même si cela vous oblige à rajouter des coupe-fils entre vos différentes zones de remplissage.
- La compensation : idem que pour le bourdon.
- Les points d’attache et de fixation : idem que pour le bourdon.
c) Le point de piqûre
Les principaux paramètres du point de piqûre sont :
- La longueur de point. Elle peut varier de 1 à 3 mm en moyenne. Cela dépend principalement de la taille des blocs et de la courbure du chemin de point.
- Les répétitions. Certaines zones de ce type de points ont besoin d’un second, voire d’un troisième passage. Vous avez également la possibilité d’utiliser des points de type « sellier », qui vont vous donner un rendu plus net et plus marqué.
- Les points d’attache et de fixation : idem que pour le bourdon.
Source des visuels : depositphotos