Superpictor montre les muscles
Créée en 2015, la plateforme web intelligente, qui permet aux professionnels de l’objet média d’automatiser leurs créations graphiques, accélère son développement. Après avoir conçu un configurateur visuel, la start-up lyonnaise intègre actuellement les données fournisseurs, afin de lancer, début 2022, un moteur de recherche produits exhaustif. Le développement d’un ERP dédié à l’industrie de l’objet média et d’un outil de GPAO sont également dans les tuyaux. Pour ce faire, Superpictor mène un tour de table qui vise à lever un million d’euros.
Superpictor sort de sa boîte ! Créée en 2015, la start-up lyonnaise s’est depuis fait un nom sur le marché de l’objet média et de la personnalisation. Fondée par Jérémy Compagnat, Dan Kong-A-Siou et Benoît Deves, tous trois issus du secteur de l’objet de communication, Superpictor est née d’un constat : « Le secteur manquait de digital ! », s’exclame Jérémy Compagnat. « Sur ce marché très atomisé et intermédié, il y avait quelque chose à faire pour accompagner les acteurs dans le processus de vente, avec des outils digitaux, précise le Pdg. Pour commencer, nous avons identifié une porte d’entrée : la création graphique, qui représentait un vrai goulot d’étranglement. Avec Superpictor, nous avons voulu faire sauter pas mal de verrous de manière simple ».
Un premier objectif atteint. Avec sa plateforme web intelligente, qui permet aux professionnels de l’objet média d’automatiser leurs créations graphiques, Superpictor a séduit un peu plus de 1000 utilisateurs, issus d’entreprises de marquage (brodeurs, sérigraphes), de distributeurs d’objets et de textile publicitaires, et d’agences de communication ou évènementielles. « On permet aux petites structures qui ne sont pas équipées en ce sens, de réaliser des projets très rapidement, sans avoir à recruter de graphiste ni à s’équiper en logiciels graphiques très couteux, explique Jérémy Compagnat. Mais nous travaillons aussi avec les plus grandes structures, avec des offres sur-mesure, en utilisant nos outils et nos données ».
UNE PLATEFORME COLLABORATIVE
Concrètement, Superpictor automatise le traitement des fichiers – an allant du configurateur produit jusqu’au BAT, en passant bien sûr par la retouche du logo, le fichier de fabrication et la création du mock-up – puis les centralise pour gagner du temps. La plateforme est dotée d’une intelligence artificielle qui supprime l’intervention manuelle sur des tâches répétitives et qui permet de retrouver un fichier très rapidement. « Nous avons développé un modèle SaaS : les clients qui ont grandi avec nous ne se désabonnent pas, se félicite le dirigeant. On peut utiliser la plateforme sur tous les canaux ou pour une seule fonctionnalité. Il existe ainsi plusieurs modèles d’abonnement. Chaque utilisateur possède des accès qui lui sont propres, mais toujours dans une vision d’entreprise. Au sein d’une même société, il peut donc y avoir plusieurs profils avec des degrés d’accès qui diffèrent : user, super user, administrateur… Et les données sont partagées, stockées et tagguées pour les recherches futures. On crée ainsi une unité cohérente pour les commandes récurrentes ».
DES OUTILS SUR TOUTE LA CHAÎNE DE VALEUR
Si Superpictor a réussi la première phase de son développement, la start-up entend désormais changer d’échelle. « Nous avons la volonté d’être plus transversal et de proposer d’autres outils », assume Jérémy Compagnat. Et parmi ces outils capables d’intégrer la chaîne de valeur de la personnalisation d’objets média, le plus évident est le product finder. Superpictor travaille ainsi à la création d’un moteur de recherche produits, dont le lancement est prévu pour le début d’année 2022. L’entreprise est actuellement en train d’intégrer les données de la quasi-totalité des fournisseurs du marché, afin d’offrir une base de produits exhaustive à ses utilisateurs. Et Superpictor voit déjà plus loin avec, dans les tuyaux, le développement d’un écosystème et d’un outil de GPAO (gestion de la production assistée par ordinateur) spécifiques aux métiers de l’objet média. « Il faut être capable de produire de la donnée valorisée », justifie le Pdg.
Pour financer ces développements, gourmands en ressources humaines, Superpictor mène une levée de fonds auprès de business angels et de fonds d’amorçage. Objectif : un million d’euros. « Nous avons jusqu’ici tout fait en autofinancement. Il nous faut désormais accélérer, car nous sommes sur un marché où existe une prime au gros et au premier, explique Jérémy Compagnat. La confidentialité du marché de l’objet média est un handicap, car les partenaires financiers ont du mal à jauger du potentiel de nos innovations en raison de leur méconnaissance du secteur. Mais d’un autre côté, cette discrétion relative nous protège d’autres acteurs ». Avec ces nouveaux moyens, Superpictor envisage de recruter entre dix et vingt personnes rapidement (soit doubler la taille des effectifs) : des commerciaux, des développeurs, des gestionnaires de data et des doctorants.
UN DÉVELOPPEMENT À L’INTERNATIONAL
La start-up cherche également de nouveaux locaux, capables d’accompagner la forte croissance de l’entreprise. Car après une hausse de 30 % de son activité sur l’exercice 2020, Superpictor a enregistré une croissance de 100 % sur le premier semestre 2021 (par rapport au S1 2020) ! « Sur l’ensemble de l’année, nous anticipons un quasi doublement de notre chiffre d’affaires », précise Jérémy Compagnat. Et l’entreprise lyonnaise ne compte pas en rester là. En témoignent ses ambitions à l’international. En effet, Superpictor souhaite se projeter très vite en Allemagne et au Royaume-Uni. « Ce sont des marchés incontournables, structurés, à gros volumes. On a envie d’aller se tester là-bas, déclare le dirigeant. Aujourd’hui les fournisseurs d’objets et de textile sont européens, les machines de marquage aussi : une fois que l’on a fait le travail de structuration et de croisement des données, l’étape suivante c’est de staffer ». Les objectifs, à court et moyen termes, de Superpictor sont donc limpides : « Rendre accessible à tout le monde la possibilité de vendre un produit personnalisé en ligne et devenir un outil de référence sur le marché européen de l’objet média ».