Textile promotionnel : la nouvelle dimension d’Imbretex
Inauguré en janvier 2020, le nouvel entrepôt d’Imbretex a fait passer le groupe français dans une nouvelle dimension. Fruit d’un investissement global de 20 millions d’euros et d’une réflexion extrêmement poussée à tous les niveaux de la chaîne, le nouveau site du distributeur de textile promotionnel n’a rien à envier à un entrepôt d’Amazon. Un effort logistique qui s’est accompagné d’une refonte du site internet, qui offre aujourd’hui puissance et flexibilité à Imbretex et ses clients. Fort de ses nouvelles capacités, le groupe breton référence de nouvelles marques et nourrit des ambitions européennes. D’ailleurs, une extension de l’entrepôt est déjà prévue. Reportage.
C’est dans une véritable cathédrale dédiée à la logistique que l’on entre en franchissant les portes du nouvel entrepôt d’Imbretex. Les rayonnages s’élèvent à des dizaines de mètres sous plafond, les allées tracent d’immenses perspectives dans lesquelles s’affairent des chariots élévateurs à guidage laser au sol, pilotés par des opérateurs exécutant leurs manœuvres au millimètre, des centaines de cartons circulent sur les convoyeurs, pour aller en rejoindre des milliers d’autres en stock ou partir en zone de picking et de préparation de commande. Dans cet espace tiré au cordeau, où chaque mètre carré et chaque action – qu’elle soit humaine ou automatisée – est au service d’une redoutable efficacité temporelle, Jacques Le Gall est dans son élément. Le directeur d’exploitation du site, arrivé chez Imbretex en 2018, après le dépôt du permis de construire du nouveau bâtiment, connaît chaque recoin de son terrain de jeu favori, chaque machine, chaque process et, surtout, chaque salarié qu’il salue par son prénom.
UN INVESTISSEMENT COLOSSAL
Ils sont 50 (sur les 85 employés du groupe) à s’activer dans l’entrepôt, « qui n’a rien à envier à ceux d’Amazon », estime Jacques Le Gall. Il faut dire qu’Imbretex a mis les moyens pour construire son nouveau site, qui fait entrer le distributeur de textile promotionnel dans une nouvelle dimension : 20 millions d’euros d’investissement – dont 3 millions consacrés aux logiciels WMS pour la gestion d’entrepôt et WMC pour la transitique – et près de trois années (dont un an de travaux) pour aboutir à cet édifice ultra performant de 24 000 m2 (quatre cellules de 6000 m2 chacune), opérationnel depuis janvier 2020. « Auparavant, nous disposions d’un entrepôt principal, pour la préparation de commandes, et de six entrepôts distants. Notre volonté première était de tout regrouper sur un seul site et d’augmenter nos capacités de picking, qui étaient jusqu’alors limitées à moins de 20 000 références. Aujourd’hui, nous sommes à 62 000 références et nous pouvons monter, en l’état actuel jusqu’à 100 000 si besoin. Cela représente 14 millions de pièces disponibles et, grâce aux stocks de nos fournisseurs, jusqu’à 80 millions de pièces sous quatre à cinq jours. Ce projet est clairement dimensionné pour supporter notre croissance future », explique Erwan Moreau, Pdg d’Imbretex.
UNE CHAÎNE INTRA-LOGISTIQUE REPENSÉE
D’ailleurs, la construction d’une cinquième cellule de 6000 m2 est déjà en projet et devrait voir le jour dans les trois ans à venir. « Nous sommes déjà à plus de 80 % de saturation sur la partie stockage, justifie le dirigeant de l’entreprise bretonne. Cette nouvelle extension servira pour du stockage de masse et nous permettra de doubler notre surface de réception de marchandise ». Désormais automatisée, la réception permet de peser et coder chaque colis entrant, réduisant considérablement les erreurs qui pourraient ensuite impacter toute la chaîne. Innovation made in Imbretex : chaque carton entrant est récupéré, son volume calculé, puis réutilisé ensuite en préparation de commande. « Il faut faire du pré-colisage sur des volumes que l’on ne peut pas connaître à l’avance, donc nous avons mis au point un système de pré-colisage qui permet, en préparation de commande, de choisir le bon carton pour le bon volume de produit. Cela permet d’éviter les solutions de calage pour combler le vide dans les cartons, mais également de mieux anticiper le remplissage des camions », explique le dirigeant. Un process qui permet à la société de Pluguffan d’économiser 40 tonnes de cartons par an et d’éliminer la part de vide dans les cartons utilisés, estimée en moyenne à 24 % dans le monde (soit l’équivalent des émissions de CO2 d’un pays comme la Belgique) ! « Avec ce nouvel entrepôt, nous nous sommes autorisés à revoir toute notre chaîne intra-logistique », précise Erwan Moreau.
UN SITE ÉCO-RESPONSABLE
En préparation de commandes, les gains de puissance et de réactivité sont spectaculaires. La société est aujourd’hui en mesure de traiter plus de 10 000 lignes de commandes journalières, un facteur quasi fois deux par rapport aux anciennes installations. « Deux cellules sont dédiées au picking : 36 000 m2 répartis sur quatre niveaux, dont 900 mètres linéaires de convoyeurs, précise Jacques Le Gall. Ce sont les cartons qui bougent, pas les humains. Le logiciel pilote tous les flux et regroupe une commande qui peut venir de plusieurs points de l’entrepôt. Pour les salariés, équipés de douchettes au doigt et de tablettes tactiles, c’est moins de kilomètres à parcourir et moins de charges lourdes à porter. D’ailleurs, les postes de travail ont été repensés par un groupe de travail composé de salariés de l’entrepôt, qui ont fait évoluer le projet et qui ont pu choisir leurs outils ».
Le site, classé ICPE (installations classées protection de l’environnement, ndlr) a également été pensé dans une démarche éco-responsable. Imbretex, qui vient d’investir dans un compresseur à carton, a noué un partenariat avec la société Paprec pour le recyclage des cartons et papiers non réutilisables : 115 tonnes par an sont ainsi recyclées (plus 1,2 tonne de films plastiques). Le bâtiment est équipé d’éclairage LED à détection, qui offrent jusqu’à 80 % d’économies d’énergie, notamment dans les allées de stockage et de picking. L’isolation du bâtiment, quant à elle, garantit que l’entrepôt n’a pas l’inertie suffisante pour descendre en dessous de zéro degré, permettant ainsi de se passer d’un système – très couteux en énergie – de chauffage des têtes de sprinkler (extincteur automatique à eau) qui protègent l’édifice en cas d’incendie. Enfin, la totalité des eaux de pluie sont récupérées et reversées dans les zones humides situées à proximité immédiate de l’entreprise, tandis qu’une dizaine de moutons en écopâturage s’occupent des 10 000 m2 de terrain qui entourent l’entrepôt.
EXTENSION DE LA GAMME
Une dimension environnementale qui se retrouve également dans la gamme de produits. « Les articles en coton bio ou en polyester recyclé représentent aujourd’hui 10 % de l’offre, un chiffre en croissance », précise Thomas Cossec, directeur marketing d’Imbretex. « C’est un vrai critère pour le référencement de nouvelles marques, à l’instar de la marque danoise de vêtements et d’accessoires textile durables Neutral, que nous distribuons depuis l’an dernier. C’est un sujet qui nous tient à cœur et la demande est forte », poursuit Erwan Moreau.
Au total, Imbretex propose 62 marques, en comptant les trois nouvelles qui se sont ajoutées au catalogue depuis septembre. Tout d’abord Craghoppers (groupe Regatta), marque anglaise de vêtements outdoor/aventure et écoresponsables, qui lance une collection BtoB en polyester recyclé. Puis, Dare To Be (groupe Regatta), marque de vêtements de sports d’hiver qui se lance également en BtoB. Enfin, la célèbre marque canadienne de vêtements techniques Stormtech. « Ce sont trois marques techniques, aux vêtements très performants, qui nous permettent de consolider notre offre premium, un segment qui marche très bien, notamment pour les marchés de l’outdoor et du workwear, se félicite Erwan Moreau. Nous souhaitons proposer des marques fortes, aux identités affirmées, qui ont des choses à raconter ».
UN SITE WEB DE HAUT NIVEAU
Mais pour raconter ces histoires et promouvoir ses marques, Imbretex a également repensé son approche marketing. « Auparavant, nous éditions près de 100 000 exemplaires de notre catalogue. C’est cinq fois moins aujourd’hui. Nous croyons encore au papier, mais associé au digital », explique Thomas Cossec. Si le groupe breton édite toujours un gros catalogue d’achat, il publie aussi désormais trois « magalogues » : des books de tendances à mi-chemin entre un catalogue et un magazine, avec beaucoup d’informations et de sources d’inspirations, pour aider ses clients à faire de la prescription. Trois thématiques ont ainsi été définies : le corporate wear, le green wear et le sportswear.
Et parce qu’Imbretex a mené tous ses chantiers de front, le groupe a également mis en ligne, un mois à peine avant l’emménagement dans les nouveaux bâtiments, une nouvelle version de son site internet. « Un projet fondamental, alors que 95 % des commandes passent désormais par le site internet, explique le directeur marketing. Comme l’entrepôt, la plateforme en ligne doit pouvoir accompagner la croissance future d’Imbretex ». Mise à jour du stock et des prix revendeurs en temps réel, paiement en ligne, recherche multicritères ultra fine, service après-vente via un tchat avec relances automatiques, mise à disposition des outils marketing (vidéos, photos, logos, catalogues, emailings…), options de personnalisation du bon de livraison et du colisage (emballages individuels, ruban adhésif au logo…), impression d’un document à joindre à la commande : tout a été pensé pour faciliter la vie des revendeurs.
« Nos clients disposent désormais d’un site puissant et adaptable. Nous ajoutons d’ailleurs plusieurs fonctionnalités chaque mois », précise Thomas Cossec. Imbretex propose également des sites personnalisés, basés sur l’offre produits du groupe et qui vont jusqu’à la demande devis, que les revendeurs peuvent customiser eux-mêmes s’ils le souhaitent (ou confier la tâche à Imbretex). « Toutes les mises à jour de notre site mettent aussi à jour les sites revendeurs en temps réel », souligne le directeur marketing.
MARQUAGE MADE IN FRANCE
Enfin, dernier projet mis en route par le groupe de Pluguffan : le développement d’un réseau de marqueurs partenaires dans l’Hexagone, afin de « favoriser la filière française de marquage et d’offrir aux revendeurs la qualité de services et la réactivité de marqueurs nationaux », déclare Erwan Moreau. Un partenariat du genre a été signé au début de l’été avec la société Pubos (59) – l’un des leaders français du marquage textile – et permettra aux clients de bénéficier d’un certain nombre d’avantages, comme les frais de ports offerts. Les partenariats se traduiront aussi par la mise en place d’outils sur le site Imbretex et sur les sites revendeurs, comme la création de dossiers en fonction des différents types de marquage et la possibilité de charger des logos et images. « Pour faire partie du réseau, il faut que le marqueur travaille uniquement en prestation pour des revendeurs, qu’il puisse prendre en charge des volumes importants, sur des niveaux de qualité et de service irréprochables, dévoile le Pdg d’Imbretex. Au global, l’objectif est que le revendeur soit en mesure de délivrer un produit marqué de qualité, en France, sous sept à dix jours, avec des prix raisonnables mais pas au ras des pâquerettes. Le prix ne doit plus être l’argument numéro un. Il faut sortir de cette logique ».
Imbretex, qui réalise aujourd’hui 85 % de son chiffre d’affaires en France, avec quelque 4000 clients, possède désormais toutes les armes pour partir sur un nouveau cycle de croissance. En France comme à l’international, où un développement européen est envisagé.